Baptême de TsinTsin

Un carrosse doré à l'or fin, six chevaux de feu, des valets se précipitant pour accueillir le Maistre des Lieux...Après avoir assisté au baptême d'Oursaring à Marseille et avoir séjourné dans une auberge immonde, Rethy retrouvait enfin son Domaine. Son Homme. Ses macarons.
Après être sorti de sa Folie roulante, il entra dans la Chapelle Saint Gabriel, vêtu d'un mantel en renard argenté constellé de glands en argent. Ce Haut lieu de Sainteté en Provence , cet espace mystique Ririréréiesque allait enfin accueillir sa première cérémonie officielle: l'Entrée dans la Foi Aristotélicienne de son Amie Tsin!

La dame était d'ailleurs présente, souriante et le teint frais. Il s'approcha d'elle et l'embrassa avec vigueur sur la joue.

Quel bonheur, ma Tsin! Tu vas être libérée de l'Impureté et entrer dans la Joie et la Vie! Proficiat!
As-tu remarqué? Monseigneur a disposé des bouquets de fleurs en ton honneur! Il a de plus en plus de goût, Richelieu! Il est Poésie, Harmonie, Equilibre et Virilité.

Il sourit...Ferma les yeux, humant la parfaite senteur qui se dégageait de l'ensemble, et affirma...

Il a créé le Paradis Solaire sur Terre!

Pas tout près Bonnieux tout de même.

D'Arles, il a choisi de remonter sur Saint-Rémy et de là sur Cavaillon.
C'est déjà un bon bout de chemin mais plat tout du long.
Ensuite, il a longé la vallée de la Durance jusqu'à Cadenet.
A partir de là, ça a commencé à grimper doucement jusqu'à Lourmarin et là, c'était la combe.
Toujours dangereux cette combe, avec L'aigue Brun serpentant en son fond.
Cet étonnant petit torrent qui n'aurait pas creusé son lit dans la montagne comme on pourrait le croire car, si c'était le cas, il devrait déboucher sur l'autre versant du Luberon et se jeter dans le Calavon au nord et pas dans la Durance au sud.
Non, il était là avant la montagne et c'est elle qui s'est formée autour, créant cette fameuse combe.
L'endroit est désertique, rocailleux, de vraies gorges. Mais la fraîcheur y est agréable pour le cheval qui peine un peu.
Les loups y rôdent bien sûr mais il suffit de faire un peu de bruit et on ne les voit pas. Tant qu'ils ne sont pas affamés en tout cas.
A cette époque, ça va. En février, pour peu qu'il y ait de la neige, mieux vaut ne pas s'aventurer par là à moins d'être pressé et de manquer de temps pour contourner.
Et il y a les brigands, évidemment. Mais quant à eux, la vision d'un bonne épée suffit généralement à les tenir dans leurs trous.
Reiner a précisément calculé son temps d'itinéraire pour passer là en plein jour. La nuit rend ces pauvres gens beaucoup plus téméraires.

Laissant Buoux à main droite, le voici enfin qui arrive à la bifurcation de Bonnieux à sénestre. S'il continuait, il arriverait à Apt mais il n'a rien à y faire. D'ailleurs, il redescendra sûrement par la vallée du Calavon pour rejoindre directement Cavaillon au retour et donc Apt, ce sera pour une autre fois.

Bonnieux, on ne le découvre qu'au dernier moment. Ingénieusement caché en son écrin rocheux, il n'est pas aisé à voir depuis la vallée.
En tout cas, pas trop à l'avance. Si des routiers s'aventurent par là, la surprise les fait bien souvent continuer leur route sans s'arrêter. Ce n'est pas le cas hélas des autres villes et villages par lesquels ils viennent de passer.
Et quoi qu'il en soit, eux, on les voit venir depuis un moment déjà avant qu'ils ne parviennent ici. De quoi réagir suffisamment à l'avance.
Et puis, il faut monter. Quand on a déjà quelques lieues dans les jambes accompagnés d'un peu de pinard, ça ne donne pas forcément envie.

Voici donc ce joli village. Reiner se présente à la porte et on le laisse entrer. Sa venue était annoncée, comme Tsine le lui a effectivement fait savoir.
Aucune difficulté à trouver la demeure de sire Réthy et moins encore la chapelle une fois à l'intérieur, les cloches résonnant à tue-tête.
Un garde se charge gentiment de Fangio et après s'être épousseté un minimum, le jeune homme pousse la porte.

Ma Tsine, enfin, en compagnie de sire Réthy, lui-même croisé une ou deux fois déjà.

Reiner sourit et se dirige vers eux, non sans s'être incliné devant l'autel auparavant. On salue toujours l'Etre Divin en premier.

- Toujours aussi belle ma Tsinou ! Heureux de te retrouver. Comment vas-tu ?
Messire Réthy, ravi de vous voir également.

Il embrasse son amie et lui prend la main pour l'admirer.

- Mais que fais-tu en cette travée lointaine ?... C'est en pleine lumière, devant l'autel, que tu dois rayonner aujourd'hui.
N'est-ce pas messire Réthy ?
Allons, viens donc, nous t'escortons jusqu'à la place d'honneur.

Rethy , après s'être incliné devant l'autel...Quelle honte d'oublier un tel acte de Foi...Salua Reiner...

Je suis ravi de vous rencontrer en ce si beau jour.

Il sourit aux propos de l'Arlésien et ajouta...

Effectivement, Tsin n'est pas Ombre. Elle est Lumière intérieure. Et elle mérite pleinement le Rayonnement intégral.
Dirigeons nos pas , ensemble, vers le Très Haut qui nous inondera de sa Vérité et de sa Paix!

Que de flamboyance ! Décidément ce Réthy la surprendrait toujours. Son arrivée ne passait pas inaperçue, en tant que Maistre des lieux d'autant plus.
Autant il était capable de faire preuve d'une simplicité déroutante à ses heures autant il pouvait etre d'une extravagance extreme.
Mais elle était heureuse de le compter parmi ses amis désormais.
Tsine aimait avoir des amis de toutes origines et de toutes compositions qui la surprenaient, l'amusaient, la faisaient vibrer. Cela pimentait la vie, quitte à en faire parfois les frais comme avec Kika ou d'autres...

Elle ne voulut pas laisser cette pensée l'ombrager à nouveau et se leva de son banc, afficha un immense sourire et s'en vint à la rencontre de l'auteur de l'HOMO le plus impopulaire de Provence puisque jamais connu à son grand regret, le journal n'étant pas paru finalement.

Elle se laissa bisouiller de bon coeur, chérissant ces marques d'affection, surtout en ce moment où elle en manquait cruellement, et tant qu'elle était encore de ce monde pour les recevoir.

Très Cher décidément quelle élégance, il va falloir que tu m'apprennes ce que cela fait d'etre aussi joliment paré. On dirait le roi Lune descendu de son écrin céleste nocturne pour éclairer le jour. Souhaites-tu concurrencer l'éclat solaire ? Elle rit doucement et rajouta

Oui les fleurs sont superbes, juste assez pour embellir, comme j'aime : classieux quoi ! Et ce parfum... hum... mes narines frémissent ! Ca me met le coeur en fete indéniablement de voir les merveilles de notre Seigneur. Monseigneur s'est donné du mal pour faire les choses bien.

Elle le regarda profondément et précisa en souriant

Je suis contente d'etre là et de pouvoir concrétiser cet instant solennel en ta demeure mon ami. Merci vraiment d'etre toujours là pour moi, dans mes moments fastes comme dans mes peines actuelles.
Mais de cela je ne veux point parler aujourd'hui. Aujourd'hui est le jour du Seigneur !

Sur ces entrefaites la porte s'ouvrit et elle vit pénétrer dans la chapelle ... Reiner !!!! Son coeur fit un bond... quasiment deux mois qu'ils ne s'étaient vus. Il avait pu venir !
A l'entendre l'appeler sa Tsinou pour la saluer comme au bon vieux temps d'Arles la Joyeuse elle sentit les sanglots lui monter à la gorge. Ah non ! pas encore ! Elle les ravala mais garda le regard chaud et humide, toute émue qu'elle était.
Elle s'accrocha à son cou tandis qu'il l'embrassait et le serra fort.

OHHH mon Reiner ! Tu as pu venir !!!! Que j'en suis heureuse ! Tu es le premier ! lui dit-elle l'étranglant presque. Puis elle se ressaisit et le lacha et rit.

Je m'emporte. Tu sais comment je suis ! Et ma chère Su elle n'a pu venir avec toi ? Je lui ai aussi fais parvenir un pigeon express. J'attends également Fun et Arnulft s'il ne tombe pas dans un fossé lui aussi. Je sais combien il est coutumier du fait.

Elle sourit pensivement, se remémorant leur voyage qui avait trainé en longueur du fait de ses nombreux oublis. Elle espérait au très fond d'elle meme qu'il arriverait à temps. Elle avait besoin de son soutien en ces heures cruelles pour elle...

Comment je vais ... ma foi, je vais. Mais et toi ? Tu as du faire une longue route et etre épuisé.
Merci vraiment d'avoir fait le déplacement malgré le peu de temps que je t'ai laissé. La route est belle cependant depuis Arles. Et le Lubéron, une région si jolie. Chaque fois que je viens içi je reste émerveillée. La lumière qui s'en dégage est si particulière. Une fois je me suis perdue et suis arrivée par hasard vers Roussillon. O Seigneur ! Quelle divine vision que ces falaises aux mille couleurs quand le soleil gambade gaiement d'un versant à l'autre.... peut-etre connaissez-vous tous les deux ?

Elle se laissa prendre par la main et admirer. Elle rougit.
Sa tenue se voulait de circonstances, sobre mais élégante. Toute de blanc vetue avec du rouge pour réhausser le tout.
Le Lys et la Rose. La Neige et le Sang. L'Eau et le Feu. La Tempérance et la Colère. La Pureté et la Passion. Le Divin et le Terrestre. Le Linceul et la Vie.
Tout cela l'habitait et elle voulait que ça ressorte en ce jour si spécial.

Je vous suis mes bons Messires. Je pense que les autres ne vont pas tarder à nous rejoindre à commencer par Monseigneur et mon parrain qui viendra à peine d'etre lui meme baptisé.

Et elle s'accrocha aux deux en prenant le bras de l'un puis de l'autre de chaque coté d'elle. Son coeur s'allégeait et son esprit ne songeait plus qu'à l'évènement à suivre.

Tsine entendit un faible bruit de pas de course à l'extérieur et un léger grincement de la lourde porte en bois qui donnait accès à la chapelle. Tournant la tête elle vit sa chère amie Fun se glisser sur un banc comme une petite souris.

Lâchant alors les bras de ses deux compères, elle se dirigea vers elle. Sachant son amie timide elle ne l'accueillit pas avec force éclat et cris de joie comme en taverne en Arles, comme les deux piliers qu'elles étaient là-bas. Non, plutôt elle se glissa à côté d'elle, lui prit la main gauche qu'elle serra fort dans ses deux mains, la regarda les yeux embués de larmes mais les retenant du mieux qu'elle pouvait et puis se décida à la serrer fort sur son coeur.

Ma Fun chérie, quelle joie pour moi de te voir içi. Je me doute que cela doit te coûter entre la longueur de la route et le fait que tu ne t'absentes pas loin de Arles seule en général. Tu sais, j'en apprécie d'autant plus la valeur de ton effort. Et puis ne te soucies pas des us et coutumes propres à la cérémonie, tu n'as qu'à suivre ce que dira l'archevêque et répéter si le coeur t'en dis.

La prenant de nouveau par la main, elle la tira pour sortir du banc.

Viens ma Chère, la cérémonie n'a pas encore commencé. Je vais te présenter à notre hôte. Tu sais il parait un peu extravagant comme ça mais par moment il peut être aussi timide que toi.
Et puis regarde qui est arrivé il y a peu : Reiner !!!
Au moins tu connaîtras quelqu'un. Tu sais, je n'ai pas invité beaucoup de monde, je voulais une petite cérémonie intime.
Et puis ne pas tout mélanger à cause de Kika...

Elle se mordit la lèvre. Si elle énumérait Kika , cela ferait aussitôt ressurgir Black dans l'esprit de son amie. Et deux à pleurer en ce jour béni du ciel, non pas question !
Aussi poursuivit-elle :

Bon... enfin... laissons le garnement là où il est. Et approchons-nous.

Elle fit donc les présentations :

Reiner, je ne te présente pas Fun évidemment !

puis se tournant vers Réthy presque aussitôt

Réthy, mon ami, je vous présente l'une de mes amies fidèles d'Arles, Funshine. Elle a le soleil aussi rieur que moi dans les yeux. Surtout quand toutes les deux nous avons un coup de trop dans l'aile !

Et elle serra fort la main de sa comparse pour la rassurer.

Oh Seigneur ! Pourvu que Richelieu ne m'entende pas parler ainsi car si le vin de la cérémonie disparait il va croire que c'est moi qui l'ai bu !!!

Et elle éclata de rire. Ca faisait du bien somme toute !

En se changeant, l'archevêque entendait la chapelle se remplir doucement. Ce serait le premier office religieux depuis la consécration, l'émotion était palpable. L'archevêque était convenablement habillé, il poussa donc les portes de la sacristie et aperçut la petit assemblée.

Rethy tout d'abord, son fidèle vassal et précieux ami. En compagnie de la princesse du jour, Tsin, pricesse qui pouvait se montrer redoutable à ses heures. Ludovi reconnut ensuite Reiner, un membre de l'AP qu'il avait quitté quelques temps plus tôt. Une profond regret hantait Ludovi à ce sujet, il n'avait pas su faire de l'AP un endroit assez accueillant, ou en tout cas avait laissé l'atmosphère se dégrader. Qu'importe ... il chassa ce souvenir.

Une jeune femme était aussi ici. Ludovi ne la connaissait pas, mais au vu de ce qu'il avait entendu, elle venait d'Arles, ville que ludovi avait visiter une seule fois, partant en guerre avec Hersende pour le sud du Royaume de France. Souvenirs intenses ...

Il s'approcha du petit groupe et salua chacun des membres.
Mes enfants, bienvenue dans la maison du Très Haut !

Regardant ensuite Tsin, le visage souriant :
Alors, prête à sauter le pas, après une pastorale mémorable ?

L'archeveque entra à son tour, paré comme il se doit pour la cérémonie et s'approcha d'eux.

Il la questionna : Alors, prête à sauter le pas, après une pastorale mémorable ?

Elle lui sourit, affable.

En effet, ce fut épique. J'espère pour vous que toutes vos ouailles ne sont pas comme moi ! Et Dieu sait que pourtant je peux etre charmante et délicieuse mais que je sais aussi ce que je veux dans l'existence.

Prete ? L'est-on jamais vraiment ? Vouer son existence au bien n'est pas chose aisée, d'autant plus que la chair est faible quand bien meme l'esprit est vaillant.
Je m'efforcerai au maximum de suivre les bons exemples qui m'entourent... le temps que durera mon existence içi-bas...

Elle poussa un léger soupir, songeant à ce que l'avenir lui réservait. Et puis des pas et une autre voix familière vinrent troubler sa réflexion. Levant la tete elle vit s'approcher Su.
L'étreignant presque à l'étouffer, elle sentit à nouveau les sanglots la gagner. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait vu ses ami(e)s, et elle était partie si vite d'Arles...

Ma Chère Su ! Tu as pu te libérer... Oh comme j'en suis heureuse !!!! La route ne fut pas trop fatiguante ?

La relachant pour la laisser respirer, elle la rassura

Ne t'inquiètes pas, tu n'es pas en retard. Comme tu peux le constater la cérémonie n'a pas commencé.
Il manque deux ou trois personnes, et notamment mon parrain qui achève lui meme son bapteme, et nous serons au complet. Je ne souhaitais pas une grande cérémonie mais quelque chose qui marque mon esprit. Je suis vraiment contente que tu sois là.

Se tournant alors vers Réthy et Richelieu elle leurs présenta Su

Messires, j'ai le plaisir de vous présenter, à moins que vous ne vous connaissiez déjà, ma bonne amie Sucetteaunutella, ex-maire d'Arles et actuelle membre bien occupée au CC, mais je n'ai plus suivi à quel poste j'avoue... rajouta-t-elle en rougissant

Excuses-m'en Su, j'avoue avoir eu la tete ailleurs ces derniers temps qu'à suivre la politique... lui glissa-t-elle doucement.

Puis regardant à nouveau l'archeveque rajouta

Imaginez ce que ça donnerai si en plus je m'investissais vraiment en politique ! Et en religion !!!! entre Yueel et moi vous seriez servi.... et occupé à régler des querelles de clochers entre deux sons de cloches.

Et son rire communicatif raisonna dans la chapelle comme le tocsin de midi.

Après avoir salué la belle Su, contemplé son Seigneur et divin Riri, c'est avec grand plaisir que Rethy vit arriver l'orgasmique et savonnée Fragrance. Il ne voulut pas la priver de la surprise qu'elle réservait à Tsin...Ainsi décida t'il de ne rien dire...

Seigneur Aristote! Un Réthy qui ne parle pas! Mais était-ce un miracle voulu par le Très Haut?

Malgré tous ses doutes, sa nouvelle échope, ses hips et son ventre qui criait famine, Arnulft se décida enfin à prendre la route.

Après quelques tours et détours, quelques nuits humides à dormir dans les fossés comme à son habitude, son nez lui avait permis de se trouver de quoi faire ronronner sa gorge déssechée en goûtant les spécialités du coin.

Il avait bien rencontré quelques bandes de spécimens assez douteux, mais l'état de ses vêtements n'avait pas du leur laisser un quelconque espoir de pouvoir les enrichir. Sa gourde de potion magique bien cachée il ne les avait même pas salué et avait continué sa route vers Bonnieux se sustentant de quelques fruits et racines trouvés au hasard le long de ses célèbres détours involontaires.

Enfin à son 3042éme hips, il aperçu le domaine de l'apt. En se rapprochant de la chapelle il essaya de repérer l'une ou l'autre tête familière mais les visages qui se tournèrent vers lui ne semblaient pas trop lui souhaiter la bienvenue. Les cloches sonnaient pourtant et il était certain de ne pas être tellement en retard. Ce n'est que lorsque les mariés sortirent de l'église qu'il réalisa qu'il ne devait pas être très présentable et qu'il s'était sans doute à nouveau égaré après avoir déchiré sa carte près de ces magnifiques falaises donc lui avait parlé Tsine.

Il fit donc demi tour et retourna jusqu'au dernier carrefour pour trouver une petite auberge où il pu se changer et demander son chemin. Il en profita pour échanger quelques recettes de macérations avec le tavernier et pour se rincer l'oeil dans le whisky.

Cette fois-ci, pas de doute, le joli domaine et sa petite chapelle devaient bien abriter les quelques arlésiens qui avait fait le voyage ainsi que les bons amis de cette chère Tsine. Sans savoir pourquoi, un pincement dans le coeur le retint et il s'assit dans l'herbe quelques longues minutes pour admirer le paysage et les valets qui s'occupaient des chevaux des invités. C'est d'un pas lent et mélancolique qu'il s'approcha.
De retour sur la route, il afficha son sourire de circonstance et se prépara à saluer tout le monde et pourquoi pas à faire de nouvelles connaissances.

Le noir. Tout à coup l'obscurité. Elle sursauta.
Et cette odeur... de propre... bizarre. Elle ne connaissait personne qui avait une telle odeur. Elle renifla. Non ça ne lui disait vraiment rien.
Elle posa ses mains sur celles qui lui obstruaient la vue. Douces, elles étaient douces... étrange !
C'est alors qu'une voix lui dit : Coucou Tsin-Tsin ! Et qui c'est que voilà ? Mais cette voix ... ???!!! c'était celle... NOOOONNNN... elle ne sentait pas comme ça, celle à qui elle pensait. Elle dégageait plutôt une odeur de marine avinée poulpement raisinée. N'y tenant plus de tant de paradoxes la jeune femme écarta les mains qui la masquaient, se retourna et ... poussa un hurlement de joie tout en se mettant à sautiller d'exultation.

"FRAAAAAAAAAAAAAAAAAAGGGGGGGGGGGGGG !!!!!! OUi c'est bien toi ! AH mais ça alors tu es arrivée à l'heure en plus !
Mais dis-moi, c'est quoi cette odeur de de... de savon ?!!! Tu as pris ton bain de l'année ou quoi pour t'astiquer autant ? J'espère que tu n'as pas autant récuré tes tonneaux... sinon quel goût aura ton fameux alcool de sardines, je me demande ?!
Bon la cérémonie n'a pas encore commencé."


puis elle se penche vers elle et lui glisse tout doucement


Euuuhhh tu as prévu de réciter ton nouveau recueil de prières ? tu m'en recopieras des morceaux choisis. Mais on ne dira rien à Riri sinon il va nous en faire une crise... et ça, ça pourrait perturber Réthy. Et puis j'espère que t'as pas prévu de me saoûler pendant la cérémonie... avec tes alcools spéciaux...


Puis elle lui fit un clin d'oeil et poursuivit :


Je ne sais si tu as eu l'occasion de rencontrer tout ce petit monde en Arles : Sucetteaunutella dite Su et son fiançé Reiner, Funshine dite Fun, et...et... ben c'est tout pour le moment. Les autres devraient arriver. Certainement auront-ils été retardés.


Tsine fut surtout inquiète pour Arnulft. Après leur périple en Provence elle s'attendait à tout de lui, mais surtout à ce qu'il finisse par s'endormir profondément dans un fossé pour décuver. Il devrait écrire un journal et noter toutes les bonnes tavernes qu'il croisait sur sa route et leur donner une note sur la qualité de l'accueil et des boissons avec tout ce qu'il ingurgitait.
SEIGNEUR ! mais il serait bien capable d'avaler la cuvée spéciale de Frag !!!!
Mais pour cela encore fallait-il qu'il arrive à bon port... plus ou moins à l'heure....
Elle avait fini par s'y faire, et souriait aux bêtises de ce chenapan ; à dire vrai, il lui avait manqué au cours des mois passés. Et il ne lui restait que peu de temps pour profiter de sa compagnie, comme de celle de tous ses amis.

Tsine se rendit compte qu'elle n'avait pas son pareil pour s'entourer de gens atypiques, de personnages au caractère bien trempé, à la personnalité attachante et chacun lui apportait quelque chose, chacun à sa façon. Et son Kika lui manquait terriblement en cet instant présent... elle déglutit péniblement mais garda son apparente dignité.

Elle les regarda tous, un après l'autre, et sourit. Elle les aimait. Même ce bougre d'archevêque ronchon mais farceur à sa façon, il devait certainement bien cacher son jeu. Elle ne le connaissait pas bien au fond.
Penchant un peu la tête elle songea aussi à tous les autres, ceux qu'elle n'avait pas convié malgré toute l'affection qu'elle leurs portait.
Non, pas de cérémonie éclatante. Elle voulait une cérémonie élégante et marquante, pensa-t-elle.

"Tiens, en parlant de marquante," se dit-elle " mais où est donc notre femme enceinte ?"

Son regard se porta vers la lourde porte de la chapelle s'attendant à en voir dépasser un ventre bien rond, celui qu'arborerait Arwen.

"Pourvu qu'entre elle et Réthy tout se passe bien. Je m'en voudrais terriblement s'il y avait le moindre anicroche" se prit-elle à penser soudainement.
Une légère grimace fit son apparition sur son visage. Les deux zozios feraient certainement bonne figure chacun, par affection pour elle.

Les invités étaient presque au complet, enfin... s'ils arrivaient...

Mais que pouvait bien faire l'invité principal, le Parrain ???????????

Bon, ça commençait bien. La cérémonie risquait d'être retardée par absence de parrain .... elle soupira.... Mais que pouvait bien fabriquer son cher Arn ? Et la douce Mila ? et Arwen et Aqwa ?....

"Allons, allons, ne commence pas à stresser" se dit-elle pour se rassurer en se tapotant les joues pour leurs rendre un peu de couleur.

Elle chercha le regard apaisant, rieur et protecteur de son hôte et ami, Réthy, un regard suppliant, implorant... elle avait besoin de son appui et soutien pour ne pas défaillir.