Mariage de Milady et Zohadez

[Dix huit septembre de l'an quatorze cent cinquante neuf, dans un salon d'Apt]

Constance était très très très angoissée. Allait-il venir ? Quand Led arriverait-elle ? Les fleurs étaient-elles prêtes ? Et si tus les invités boudaient son mariage... Les angoisses habituelles d'une future mariée en somme. Elle n'osait pas se vêtir de sa robe de peur de la déchirer ou autre. Elle ne se mariait pas en bleu afin de ne pas faire l'affront au Très Haut de porter la couleurs des Saintes* n'étant plus vierge depuis longtemps. Sinon elle ne serait mère de famille.

Elle était donc seule dans se salon à ne pas bouger. L'aube venait de se lever. Elle n'avait pas dormi de la nuit et avait donc décidé de venir à Apt dans les heures sombres de cette dernière : la nuit. Elle ne saurait jamais comment remercier Monseigneur de lui laisser profiter de ses terres ainsi. Oh bien sûr elle avait les siennes de terres et même une chapelle dont elle pouvait se servir sauf que Rome lui avait joué un sale tour : avaliser la chapelle après qu'elle ait publié les bans et envoyer les invitations... Ce n'était pas bien grave en soit, elle considérait le Comte d'Apt comme un ami à présent et c'est cette amitié qui lui avait donné la possibilité de se marier dans son domaine.

Elle n'arrêtait pas de se pincer les joues. Led lui avait donné ce conseil pour se donner des couleurs et entre la maladie et le manque de sommeil, elle se devinait plus pâle que jamais. Arystote dormait non loin d'elle. Il n'avait encore pas trop réagi à l'annonce du mariage. Il devait apporter les alliances mais elle ne savait trop comment cela allait se passer. Finalement, bien que Zohadez considère déjà l'enfant comme son fils, ils se connaissaient peu et elle soupçonnait l'enfant de se méfier voire de jalouser le futur papa.

Il était encore trop tôt pour que les invités arrivent et c'est pourquoi elle tournait en rond sans que rien ne soit prêt. Les préparatifs seraient de dernière minute, elle détestait ça.





*à l'époque médiévale, le bleu est la couleur de la sainte vierge et la couleur de la robe de mariage... christos n'étant je crois pas fils d'un équivalent de Marie j'ai écrit couleur des saintes et non couleur de la vierge

[Dix huit septembre de l'an quatorze cent cinquante neuf, sur la voie Domtienne entre cavailhon et apt]

Ils avaient quitté Avignon dans la nuit pour prendre la route vers l'est . Quand les premières lueurs de l'aube apparurent , ils avaient rejoint Cavaillon et n'avaient plus qu'à suivre l'antique voie Domtienne .

Tristan se retourna : Anne avait ce visage détendu et serein qu'elle arborait durant les voyages .
Puis , presque flanc à flanc contre son cheval , Gailen , sérieux et droit comme un i , qui scrutait les environs , cherchant quelque brigand . Un léger éclat de lumière , fit comprendre à tristan que son fils avait dégagé légèrement l'épée du fourreau , pour dégainer plus rapidement .

Ils passèrent le pont Julien , faisant claquer les sabots ferrés . L'arche renvoyaiten l'amplifiant ce bruit qui fut suivi de celui de la cariole des domestiques dans laquelle Claude dormait .

Nous serons à Apt d'ici deux heures annonça Tristan . Faisons une pause !

Ils s'approchèrent du cavalon , rivière dont les flots abondants invitaient à la pause .
tandis qu'ils dessellaient , Claude sauta à bas de la cariole en criant :

OOh la belle rivière , suis sûr ki ya* d'poisson là d'dans , j'vais chercher ma canne à pêche !

Et le petit bonhomme de sortir son attirail qui ne le quittait plus depuis quil avait accompagné ses parenst pêcher sur le lac Lémanique .


*Claude , jeune enfant parle le langage populaire SMS (celui des Simples , Manants ou Serfs)

[Dix huit septembre de l'an quatorze cent cinquante neuf, Terres d'Apt.]


Après être arrivé, Zohadez avait rejoins l'ancien ami et tailleur de son père : Meester Jaap. L'homme était venu de l'autre côté du continent pour la célébration du mariage de Zohadez et avait apporté avec lui les habits que Zohadez lui avait commandité. Zohadez se souvenait des lettres échangées quelques mois plus tôt... Du rouge avait-il dit, couleur de l'amour, de la passion et du vin ! Surtout du vin. Le tailleur avait protesté contre cette couleur trop peu conventionnelle pour un mariage mais avait fini par abandonner. Le travail final était un subtil et classique accoutrement d'un rouge éclatant et de quelques motifs et traits blancs.


Perfect ! Avait répondu Zohadez à ce tailleur Hollandais.


Zohadez regarda par la fenêtre un instant et analysa la position du soleil. Il ne lui restait plus beaucoup de temps ! Il devait s'en aller rejoindre sa fiancée, sa future femme.

On lui avait indiqué un salon où il pourrait la trouver, mais Apt était grand pour lui qui n'y était encore jamais venu. Finalement, il trouva une porte qui semblait être celle indiquée, il frappa, marqua une pause et rentra.


Elle était là, elle était ravissante et souriante et soudainement toute forme d'angoisse, de stress et de panique avaient disparu...


Tu es... Cherchant un mot adéquat, digne, à sa hauteur... - Les cloches sonnèrent - Divine !

[Dix huit septembre de l'an quatorze cent cinquante neuf, dans un salon d'Apt]

"Divine"... le mot la fit sourire. Elle n'était pas habillée, elle portait encore une simple houppelande prise pour le trajet de Brignoles à Apt. Zohadez l'avait informé de la couleur qu'il porterait. Il était évident que ce mariage était leur journée, bien à eux et qu'il était hors de question que les conventions prennent le pas sur leurs goûts à chacun.

Elle se leva et vint vers lui. Arystote dormait encore. Constance déposa un baiser sur la joue de son futur époux.

Divine, alors que je ne suis point vêtue pour la cérémonie encore, dit-elle en lui indiquant la robe posée non loin.

Elle aimait bien porter du rouge, mais ne l'osait que très rarement ayant la peau très blanche. La maladie n'aidant pas, elle avait fait le choix de faire tout l'inverse pour elle. Sa robe serait blanche, blanche avec quelques touches de rouge.

Comprenant qu'il était temps de se vêtir au son des cloches, et voyant que son premier témoin n'était toujours pas arrivé, elle se résigna.

Cela serait-il ennuyeux que je découvre mon corps sous vos yeux avant la Cérémonie ? Je crains que si j'attends encore après Ledzeppelin pour m'aider à me vêtir, nous arrivions en retard à nos propres noces.

Je ne pardonne déjà pas mon retard à votre baptême, dit-elle en rosissant quelque peu. Finalement se pincer les joues ne serait peut être pas utile.

Rassurez-vous corset, bas, jupons et j'en passe sont déjà contre ma peau, je ne découvrirai que mes épaules le temps d'enfiler cette robe mais j'ai besoin d'aide pour les lacets qui entourent la taille et se nouent dans le dos.

Les touches de rouge étaient là, dans ces lacets qui parcourraient sa taille et ses hanches. Ainsi que dans ses cheveux où elle avait ajouté au peigne en argent un camélia rouge. Elle espérait qu'il accepte car, autant les protocoles n'étaient pas de son goût autant le retard l'angoissaient.

Elle l'observait donc attendant une réponse et se disant en voyant l'homme qui lui faisait face qu'elle ne s'était pas trompée en le demandant en mariage. Non seulement il était naturellement beau mais en plus, il y a avait inscrit dans les traits de son visage, toute la droiture, la rigueur et les valeurs qu'il portait et qui l'avaient séduite, une première fois durant la guerre, lorsqu'il l'avait aidé à rédiger les statuts de la Prévôté, et une seconde lorsque le barreau s'était insurgé contre des excès comtaux, avec à sa tête ce bâtonnier charismatique qu'il était.

Non elle ne s'était pas trompée.

Zohadez la regardait tendrement, elle qui était une femme si belle, intelligente et impulsive. Une femme passionnée et passionnante, sa femme, songea-t-il.

Je vais vous aider, lui murmura-t-il, il s'aligna à côté d'elle, ne sachant trop peu comment l'on procédait il la laissa le guider. Il laissa son regard glisser sur son visage, si gracieux malgré cette fatigue, cette faiblesse, qui l'inquiétait de temps à autres...


Ca va ? Lui demanda-t-il...

[Dix huit septembre de l'an quatorze cent cinquante neuf, dans un salon d'Apt]

Elle sourit. Ce sourire ne devrait plus la quitter tout au long de cette journée.

Je vais mieux que je ne l'ai été ces derniers jours.

Elle ôta sa houppelande grise ; elle portait souvent du gris, couleur austère qui lui semblait aller avec sa fonction de diaconesse. Comme elle le lui avait dit, elle n'avait donc sur elle que corset, bas et une cotte blanche. On ne voyait donc que ses bras et ses épaules, ce qui lui permit de cacher les traces de saignées peu séduisantes.
Elle s'avança vers la robe de mariage dont elle se vêtit et retourna près de l'être qu'elle aimait.

C'est maintenant que votre aide m'est précieuse pour cette cérémonie, dit-elle doucement. Il vous faut prendre ces lacets.... Elle prit sa main entre les siennes, en embrassa une avec tendresse et mit ses doigts autour des lacets de tissus dont elle parlait.. ... et les nouer autour de ma taille.

Tout en disant cela, elle avait attardé son regard sur son visage et le fixait amoureusement. Elle repensa à une lettre qu'elle lui avait écrite dans laquelle elle lui avouait ne pas dire les mots qu'il fallait, du moins pas assez souvent à cause des charges qu'elle assumait successivement. Tout cela était fini. Sa vie à présent, c'était lui, lui et leur enfant.

Je vous aime.

[Dix huit septembre de l'an quatorze cent cinquante neuf, dans un salon d'Apt]

Zohadez pris les lacets et s'adonna à la tâche qui lui avait été confié, avec le plus de tendresse qu'il pu. Il avançait dans la tâche lorsque sa future femme lui dit d'une façon particulière, pas habituelle, qu'elle l'aimait... Il s'arrêta un instant, la façon qu'elle avait eu pour prononcer ces mots cette fois-ci, ou peut-être était-ce lui qui les avait perçu différemment cette fois-ci ? C'était étrange et pour une raison ou une autre il se rendit compte que c'était elle la seule personne qu'il n'ait jamais connu qui lui ai dit ces mots. Ces mots si beaux et si rares...

À son oreille alors, il murmura doucement, mais de façon claire :

Moi aussi... Je t'aime... Tout en l'embrassant juste en dessous de l'oreille... De relever la tête rapidement et de dire...


Peut-être devrions nous y aller ?

Il dormait. Comme un bienheureux, du sommeil du juste. Lui, le mariage, il n’avait pas encore vraiment saisi ce que ça signifiait, à part, peut être, que Maman serait plus souvent avec l’autre Zozo, celui qu’elle voulait qu’il appelle « papa ».

Même pas en rêve ! Il n’avait pas de père et avait toujours été le fils de sa maman… Manquerait plus qu’ils lui fassent un petit frère, ou pire, une petite sœur ! Pfff ! N’importe quoi…

En tous cas, là, il dormait… Et lorsqu’il ouvrit les yeux, ce fut pour trouver le Zozo en train d’embrasser Maman, mais comme que c’était pas normal qu’on fasse devant lui ! Et puis, et puis… quand il était chez le père Yueel-tout-court, il avait vu des mariages, ben, le marié il devait pas venir voir la mariée avant…

Sûr que s’il arrivait quelque chose à Maman, ça serait de la faute à Zozo parce qu’il était venu avant. Sûr. Alors il se leva, le môme, et il alla tenter de les séparer.

- Ça porte le malheur ! Sors !

Voilà… Gueuler un coup puis prendre la main de Maman pour l’embrasser, parce que quand même, pour l’instant, elle était encore toute à lui, rien qu’à lui, et il voulait pas la partager.





[hrp. Soucis pour le joueur de l'enfant, je posterai ses écrits durant la cérémonie]

Un sourire amusé perçait son visage quant à la réaction de leur enfant tout juste réveillé. Elle s'agenouilla près de lui et prit sa main dans la sienne. Il semblait urgent qu'elle lui parle.

Maman te l'a déjà dit, et peut être tonton Yu aussi, je ne fais pas comme tout le monde sinon tu ne serais pas là !

Son ton se voulait à la fois tendre et ferme.

J'ai une idée ! On va aller tous ensemble à la chapelle, en famille et toi, tu resteras avec nous devant l'autel comme le plus beau des mi-comtes.
Elle chercha du soutien dans le regard de Zohadez priant pour qu'il ne lui en veuille pas d'imposer leur enfant jusqu'à l'autel.

Elle se releva en fixant un peu Ary d'un regard sans équivoque. Il saurait, il avait l'habitude, qu'elle ne lui laissait pas le choix et qu'elle voulait qu'il soit sage.

Oui nous devrions y aller, finit-elle par dire, comme si l'enfant ne les avait jamais interrompus, ses pensées concentrées sur le tout nouveau souvenir des lèvres de Zohadez sur sa peau. Elle souriait toujours.

Et oui ! c'était le mariage de la comtesse de Cassis, l'ancienne Illustre et régente du MAO qui était devenue une amie pour le jeune Alberto. Après, des grosses différence losque la comtesse était au pouvoir, ils avaient su laisser cela dans le passé et partir de bonnes bases. Une qualité rare de savoir reconnaitre ses erreurs.

Le temps passait et relation de confiance se créait entre Mila et le futur vassal de Ledzeppelin. La comtesse de Cassis deviendrait ainsi sous demande d'Alberto, sa marraine d'annoblissement. Il l'appelait déjà marraine d'ailleurs.

Le lieutenant de l'OST était prêt pour le départ, il avait prit soin de s'habiller correctement pour l'occation. Il ne faissait pas trop attention d'habitude, mais là, il s'agissait d'un evenement important. Sa douce qui tardait à descendre au salon où Alberto l'attendait ferait sans doute pareil, il avait hâte de la voir.


Mon amour, dès que tu seras prête, nous prendrons la route pour Cassis.

N'oublie pas le cadeau pour les mariés, mon coeur. Nous ne pouvons pas arriver les mains vides.Lui cria t il. Non, mais ce n'est pas à Cassis c'est à Apt, chez Monseigneur Richelieu !Lui répondit elle, pendant qu'elle entrait au salon.

Le temps de contempler la femme qui partagait sa vie, Alberto ne reagit pas tout de suite. Puis:

Mince ! Il prit la carte tout inquiet et voilà il s'y attendait Il fallait traverser toute la provence vers le nord.

Et voilà, ils étaient partis...

Le carrosse déboucha dans la cour d'Apt et Hersende, resserrant les plis de la mante qu'elle avait portée pendant le voyage car la matinée était fraîche, en sortit. Elle ne prit pas le temps de se faire annoncer car elle avait depuis fort longtemps ses entrées dans le château. Sa Garde prit ses quartiers, mais deux hommes lui emboîtèrent le pas, ce qui ne manqua pas de provoquer son agacement.

Elle voulait rencontrer son cousin avant le mariage et se fit indiquer l'appartement où il devait se préparer mais elle trouva celui-ci vide. Elle se rendit donc dans celui de la future mariée où elle vit que Ledzeppelin l'avait devancée et se tenait à l'entrée de la pièce dont la porte était entrouverte.

Quand elle bougea et qu'Hersende put apercevoir les occupants, une vision splendide arrêta les paroles qui lui venaient aux lèvres et elle resta quelques secondes muette à la vue de la frêle jeune femme dans sa robe virginale se tenant à côté d'un homme vêtu d'écarlate : Mila et Zohadez formaient un couple magnifique!

Puis elle reprit ses esprits et alla les embrasser :

Led, tu es déjà là! Mila, Zohadez... Vous vous sentez prêts? A voir le bonheur rayonnant dans leurs yeux, elle n'en doutait pas un instant. Même Mila semblait avoir retrouvé aujourd'hui son entrain d'antan. Et Arystote, où se cache-t-il?