Banquet d'Anoblissement de Rethy de Cianfarano

Toute à ses pensées, le regard de Tsine se porta sur ce qui l'entourait, passant d'une chose à l'autre, ses idées sautant comme un cabri dans les rochers :
une maison, richement décorée mais point surchargée et de bon goût ;
une jolie femme, qui de par sa tenue faisait honneur à son époux en ce jour particulier pour lui ;
des invités, tous des amis de Messire de Cianfarano a priori, donc un homme aimé et estimé par ses pairs et ses proches ;
du personnel de maison, attentif et désireux de partager la joie de leur Maître ;
des chiens, au rôle singulier dans cette cérémonie ;
un buffet, débordant de victuailles toutes plus appétissantes les unes que les autres, mises en scène comme une pièce de théâtre. Ce buffet était une ode à la gourmandise, un poème dédié à la bonne chair, un lai d'amour aux plaisirs du palais, une symphonie d'accords parfaits allant crescendo en intensité, une riche palette de couleurs se déclinant à l'infini pour des yeux émerveillés, un orgue de parfumeur dégageant mille senteurs pour un nez délicat ... et gourmand...

Elle secoua sa tête, sa réflexion étant interrompue par la sortie précipitée de Led vers la fontaine extérieure, puis son retour un peu palôte. "Tiens, les odeurs qui se répandent ne conviennent pas à tout le monde..." Cela la fit sourire... Son amie était heureuse depuis quelques temps, ayant enfin trouvé sérénité et équilibre dans les bras de son fiancé. Qui sait...

Elle tourna à nouveau son regard vers ce buffet qui lui faisait tellement envie, ses yeux roulant dans leur orbite à tout vouloir embrasser du regard en un coup d'oeil mais n'y parvenant pas.
Comment osait-il la narguer ainsi, ce buffet pantagruélique, elle la bonne vivante, la festoyeuse, la gourmande invétérée de tous les plaisirs qui se puissent exister à commencer par ceux de la table, de la chair et de l'esprit ?

Mais elle avait de la dignité et savait se tenir en société malgré tout. Elle ne se précipiterait donc pas pour goûter à chacun des mets dont elle ne connaissait même pas le nom ou la forme.

Ses pensées s'interrompirent à nouveau, son regard croisant celui de sa chère Comtesse qui était rentrée dans la salle du buffet. Elle lui faisait signe d'approcher. Que faire ?

Elle jeta un coup d'oeil autour d'elle et comme finalement personne ne semblait prêter attention à sa présence, ce qui l'arrangeait bien au fond, elle décida de s'avancer et de se fondre dans la masse, se dirigeant vers son amie qui l'avait si gentiment attirée.

Ô ma chère Comtesse !!! Que je suis ravie de te retrouver içi. Merci de m'avoir appeler. Je me sens un peu perdue vois-tu...... et toi je te sens un peu malade... ça va aller ? Je ne te propose pas de te préparer une assiette gourmande alors...

Et elle lui fit un clin d'oeil de connivence

Rethy de Cianfarano resalua avec bonheur Damoiselle Tsin...Cette dernière semblait enfin se sentir à l'aise dans la salle des Réceptions.
Il en profita pour faire un salut rapide à Arthus. Un geste simple, qui voulait dire...Mais approchez donc!

Damoiselle Tsin, je vais vous présenter le Frère de Vega, un voyageur venant de loin. Comtesse, n'hésitez pas à prendre un peu de coeur de biche en marmelade et de cervelle de faon. C'est délicieux!

Arthus ce decolla poliement du mur en voyant Sir Rethy lui faire signe de le rejoindre. Il s'avanca vers eux d'un pas legerement timide, et s'inclina legerement devant le seigneur, les dames et demoiselles.

Mesdames, je suis enchanté de faire votre connaissance.

Il se rappela les leçons de galanterie que lui avait donné son pere... Il leur fit un baise main en prenant soin de ne pas toucher le dos de leur main avec ses levres, et salua de nouveau le sieur Rethy.

Sieur Rethy, je voulais de nouveau vous remercier de m'inviter si gentiment a ce banquet. Si vous avez besoin de mon aide pour quoi que ce soit n'hesitez point a demander, je serai ravit de vous aider.

Il se tourna de nouveau vers les dames. Ou étaient passé ses notions de politesse? Ah, si son defunt voyait cela... il lui collerai une bonne rouste!

Pardonnez moi je ne me suis point presenté... Je me nomme Arthus Vercomte, et comme le disait Sir Rethy je suis le frère ainé de Vega.

Il leur sourit... decidement il n'était point tres a l'aise... Il l'est toujours avec les personnes qu'il ne connait point. Sous ce visage dur et legerement balafré par une vieille cicatrice datant d'un an et demi, se cache un homme timide. Neanmoins il faisait tout son possible pour ne rien laisser paraitre, peut etre par fierté.

Tsine vit s'approcher avec un plaisir non dissimulé son hôte de leur petit groupe.

Messire de Cianfarano, je vous remercie infiniment de m'avoir offert l'opportunité de prendre part à une cérémonie aussi spéciale et pleine d'émotions.

A ce moment là, le Sieur invita à les rejoindre un autre homme qu'elle avait entre-aperçu un peu plus tôt en train de se débattre avec les chiens... celui-ci se présenta fort élégamment et leurs fit un baise-main. Intimidée elle se laissa faire en rougissant.

Enchantée Messire Vercomte. Je suis Tsintsin l'Arlésienne. Veuillez me pardonner, je ne suis pas en Provence depuis longtemps et je n'ai donc pas eu l'opportunité de connaître votre frère.

Se rendant compte que le Messire était autant dans ses petits souliers qu'elle, elle lui glissa à voix basse :

Pardonnez ma maladresse si je suis un peu directe, je ne suis pas très à l'aise.

A ce moment-là, un autre Messire s'approcha et se présenta à eux.

Ravie de faire votre connaissance, Messire de Cianfarano. Je suppose que vous êtes de la famille de Messire Rethy. Vous me voyez d'autant plus honorée de votre compagnie.

Et elle s'inclina légèrement en signe de respect puis continua :

Vous avez bien raison de dire qu'il faille faire honneur au buffet et fêter dignement l'évènement.

Se tournant alors vers Rethy elle lui dit, les yeux pétillants de malice et de gourmandise :

Messire de Cianfarano vous savez gâter vos convives ! Ce buffet est digne des dieux de l'Olympe... vous nous régalez les yeux juste avant de nous régaler l'âme et le coeur.

A ce moment-là elle partit d'un grand éclat de rire en voyant dans un coin son Oursa le dévaliser allègrement

D'ailleurs, certains ont commencé à l'apprécier de toute leur âme....

Puis son regard se posa à nouveau sur sa chère Comtesse qui avait blêmi à l'évocation du coeur et de la cervelle, mets délicats s'il en est mais qui pouvaient susciter quelques réactions...

Par contre, je pense que tout le monde n'en profitera pas pleinement. Ca va aller Led ma chère ?

Elle attendit que celle-ci recouvre ses esprits. Puis se tournant de nouveau vers Rethy ajouta :

Messire, mon cher Oursa a pris consciencieusement note du déroulement de la cérémonie et souhaiterait en rédiger l'article. Y voyez-vous un inconvénient ?

Myrjan engouffrait une bonne grosse bouchée de paté de foie de faisan aux airelles lorsque Réthy la surpris la main dans le sac...ou plutôt les doigts dans la bouche

Ch'ai entendu dire qu'il était quechtion de quelques bouteilles de Pechac Leognan. En ayant chouvent entendu parler mais n'en n'ayant pas j encore vu la couleur, je penche qu'il est préférable de commencher par là.

Gardons la sardineille pour la fin...en digestif...lorsque plus personne n'aura de gout ni d'odorat....

Myrjan s'empara d'une bouteille, illustrant sa conviction que l'on n'est jamais si bien servi que par soi même!
Elle s'en servit une bonne coupe et proposa à la cantonnade:

Approchez vos verres!
Ceux qui préférent de la sardine, n'hésitez pas à l'ouvrir! Yluxe peut-être?

Tutus inclina la tete en direction de messire Frederic de Cianfarano qu'il avait deja croisé par le biais de Vega.

Bien le bonsoir messire Frederic, je suis vraiment ravit de vous revoir. Comment allez vous depuis tout ce temps? Pour ma part je vais tres bien, et je suis ravit d'etre de nouveau sur ma terre natale...

Il sourit ensuite en entendant dame Tsinsin lui murmurer ses mots a l'oreille. Apparement il n'était pas le seul a ne pas etre dans son assiette. Il lui sourit aimablement et susura a voix basse:

Ne vous excusez point... Pour etre franc je ne suis pas tres a l'aise non plus. Je connait peu de monde dans cette salle...

Il se redressa et inclina la tete en sa direction.

Je suis enchanté de vous rencontrer dame Tsintsin.. J'espere que nous auront l'occasion de faire plus ample connaissance.

Il se tourna afin de repondre a Sir Rethy. Le mariage était quelque chose dont il ne croyait plus. Chaque fois qu'il avait été fiancé ca c'est mal finit.. Il laissa la demoiselle parler et resta pensif un moment. Il se decida tout de meme de repondre par politesse.

Eh bien Sir Rethy, non je ne suis point marié. J'ai mes raisons a cela, et de plus je pense que quant on aime une personne, le mariage importe peut et n'est qu'une simple formalité administrative.

Un domestique passa a coté de lui, et Arthus en profita pour lui demander quelque chose a l'oreille...

QUOI?? Il n'y a pas d'hydromel!! Humfff... Messire Rethy, si vous le permettez je vais ouvrir une bouteille de vin dans se cas. Il se trouve que par chance j'avais avec moi une bouteille de Cote Rotie. Veuilez m'excuser...

Il s'eclipsa un instant et revint quelques minutes plus tard avec la bouteille et quelques verres qu'il deposa sur une table pres d'eux. Il debouchona la bouteille a l'aide d'un tir bouchon et remplit les verres a mi hauteur. Il les tandis aux personnes presente, y comprit a la personne qui venait d'arriver (messire Zarco), et huma le parfum de ce qu'il appellait "le breuvage divin".

Messire Frederic, aimez vous le vin? Pour ma part je suis un grand amateur... Mon pere possedait des vignes sur la Celle, juste a coté de Brignoles. Humez donc ce parfum... robuste, corsé.. une legere senteur de framboise... Il se mariera parfaitement avec le canard rotie que je vois labas sur le buffet. J'apprecie beaucoup ce vin, c'est l'un des plus vieux vignoble du Royaume, en fait il a été crée par les Romains. Enfin, j'arrete de vous embeter avec ceci...

Il sourit et trempa ses levres dans son verre.

Je serais ravie également, Messire Arthus, de faire plus ample connaissance. Ce buffet divin nous en donnera l'occasion

Tsine écoutait d'une oreille semi-distraite ce qui se disait autour d'elle, se régalant tour à tour de mets inconnus, alternant viande et poisson ou autres et les mêlant aux fruits. Son palais se délectait, ses papilles s'émoustillaient, sa bouche était en émoi... elle jubilait de découvrir tant de nouvelles saveurs.

Elle entendit cependant le jeune Messire de Cianfarano lui parler et attendit d'avoir fini de vider son gouffre buccal avant de l'ouvrir à nouveau, non pour le remplir mais pour lui répondre :

Et bien qu'il en soit comme vous le souhaitez Messi.. euh Fred. En ce cas, qu'il soit agréable à vos yeux de me dénommer Tsine, c'est plus pratique je le reconnais.
Quand au fait de ne s'être jamais rencontrés, il est vrai que je suis une provinciale bien que cela ne me dérange en rien et par conséquent je suis d'un naturel timide face aux gens de la ville.
Je me rends régulièrement au chateau mais m'y fait la plus discrète possible, quand j'y arrive...

Elle sourit, car elle avait beau être timide à la base, le fond lui était vif et audacieux et cela la dépassait parfois.

Et puis je suis sortie un long moment de nos frontières, en voyageant il y a quelques mois ; et là je viens à peine de finir un petit périple d'un mois en Provence. A trop bouger, on ne se fixe nulle part ! Difficile donc de faire des rencontres... Votre père vient de remédier à la chose et l'en remercie encore. J'espère donc que ce sera pas la première et unique fois où nous nous croiserons.

Se tournant vers Rethy elle observa du coin de l'oeil ce "patriarche" dans le sens noble du terme, qui telle une poule qui rassemble ses petits sous son aile, rassemblait sa maisonnée près de lui, englobant au passage son cercle d'amis. 'Curieux, tient, qu'un homme qui paraît si épris de liberté et d'indépendance ressente un tel besoin d'être entouré' se fit-elle la réflexion... ou peut-être était-ce simplement la circonstance qui voulait cela...

Elle laissa la réfléxion pour aujourd'hui, il serait bien temps en d'autres occasions, et retourna goûter aux plaisirs du palais en demandant à Arthus :

Vous paraîtrait-il inconvenant qu'une Dame vous demanda de lui servir un peu de vin ? Vous en avez si bien parlé que je me serais cru en train de dévaler ces fameux côteaux et j'en salive désormais si vous voulez bien me pardonner l'expression.

(Désolé pour l'attente... mon ordi me cause des soucis)

Arthus ecouta Tsintsin et Messire Frederic, et ce tut poliement. Il sourit a la remarque de Frederic. Il avait effectivement passé son enfance a gambader entre les vignes, sous le soleil de Provence et le Mistral.

En effet, j'ai baigné dans ce domaine. Mon pere m'a appris les rudidement de ce que j'appelle un art. Il m'a enseigné les bases de la vignification, de la degustation et de la mutation de grappes. Comme vous dites, chaque cepage, chaque grappe de vin possede son propre caractere, avec ses qualités et ses defauts. Le principe est de prendre une autre grappe, et de greffer ce pied de vigne a l'autre. Ceci apportera ce qui manquait au precedent raison, comme de la douceur, ou de la robustesse...

Il laissa son regard s'emporter au loin.. Tout ceci lui rappelait beaucoup de souvenirs... Il revint sur terre et sourit aimablement.

Malheureusement mon pere a été emporté par la maladie, et etant donné que les vignes ce cultivent mal a Narbonne je me suis mis a la culture des olives et a la prodution d'huiles invendable.

Il regarda ensuite Tsintsin, toujours souriant.

Bien sur que non, ce n'est point inconvenant! Le plaisir de deguster un vin n'est point reservé a la gente masculine.

Il prit delicatement un verre et le remplit legerement au dessus de la moitié avec precaution.

Voici... Et maintenant, si nous nous dirigions vers le buffet? Je ne veux point paraitre inconvenant a mon tour mais le canard a l'orange que j'apercoit m'appelle irresistiblement...

Il sourit de nouveau, mais avec gene cette fois en pensant au bruit qu'avait procuré son estomac criant famine au milieux de la cérémonie.