Courriers

Citation :

A mon bourreau !

Voyez comme je tente de vous torturer en insistant sur les douleurs que vous me faites subir ou pas mais quelle importance si je me les inflige seule à me tourmenter.

Il ne se passe rien ici, que ce soit à la chancellerie où je connais les couloirs par cœur, ou dans les tavernes vides... Rien ne se passe !

Quant à la Constitution je m'en désintéresse. Il ne faut pas être bien malin pour ne pas voir que ce n'est qu'un simulacre de démocratie. Comment dès lors ne pas mourir d'ennui et prendre la poussière ?

Ils parlent dans votre dos mais dans le mien de vous. Si le bâtard de Pegasus reste celui qui est en poste, je doute qu'ils ne trouvent un moyen de vous ennuyez. Il a une forte propension à trouver des peines pour tout là où n'importe quelle personne censée aurait prononcé la relaxe. Il n'a d'ailleurs pas aimé que je le lui dise moi la "greffière parvenue". Je dépècerai ce Loyll si j'en avais les moyens pour les propos qu'il confère à votre égard... Et que Diable suis-je donc à proférer des envies de vengeance pour un autre que moi même !?

Parfois Adrian, je vous hais. Je vous ai attendu à Lyon comme laissant je ne sais quelle faiblesse s'emparer de moi. Je vous l'avais dit à nos premières rencontres. Vous êtes dangereux pour moi. Pourtant, je ne saurai mettre fin à votre existence même si je le pouvais.

Vous dites que vous irez sans doute au Languedoc, serait-ce là une occasion de vous revoir ? Je vais finir par oublier l'émeraude de vos yeux, la force de vos convictions, votre sourire... je vais finir par vous oublier. Vous finirez d'ailleurs vous aussi par m'oublier.

Je vous semble sans doute bien pessimiste mais je vous avoue que je cherche quel avenir m'attend. Vous me demandez ce que j'envisage. J'aimerai partir mais pour aller où ? Dois-je abandonner mon enfant à son père ici ou l'emmener avec moi comme un fardeau ? Dois-je affronter mes hontes et les marques qu'il en reste en allant vers le nord ? Dois-je simplement suivre les routes et peut être vous croiser au hasard des chemins ? Dois-je rester ici où mon corps est en sécurité mais seulement mon corps car je sombre dans la folie.

Anne

Citation :

Chère dame au miel,

mon pli sera bref, il a dû vous parvenir la nouvelle de la prise d'Annecy. L'Empereur en sera quit pour revoir sa diplomatie, il réfléchira à deux fois en nous traitant de faibles et province cernée par les brigands.
La Marquise s'empresse de se coucher devant un mourant, quelle catin, du même sang que Led !

Je vais tâcher d'éviter la justice savoyarde surtout que ce n'était que la première partie des festivités. Les pauvres, tous les loups sont autour de leur contrée, ils n'auraient vraiment pas dû annexer Genève et sa mine d'or.

Le Languedoc, j'y ai un appartement, la zone est calme, je ne puis faire halte en Provence, tant que la marquise n'aura pas quitté le comté, ils seraient capables de me mettre en procès par la voie de la coopération judiciaire.

J'espère pouvoir voir écrire plus tard, prenez soin de vous,
Adrian Sauvan


ps : non je ne suis point dangereux pour vous, voyez, je suis loin et vous dépérissez !

Citation :

Au miel courroucé,

Ne prenez pas ombrage de cette nouvelle, j'avais prévu de vous écrire pour vous avertir, il y a de ça bien des jours lorsque j'étais à Lyon. Mais fort de mon offrande d'un premier lapin, je voulais attendre le dernier moment pour vous prévenir.

J'ai écrit une missive au comte Illustre afin de venir accomplir une promesse tout en espérant un brin de discrétion et là j'apprends que outre la bailli dont il était prévu qu'elle apprenne mon retour, vous l'êtes vous aussi.

Je suis à Montélimar présentement, demain en Avignon puis mardi à Ais. Je ne veux pas attirer l'attention, le juge veut des procès, il s'ennuie surement...
D'ailleurs, mon arrêt en Provence sera malheureusement bref, pour ces menaces de procès, l'ambiance provençale que je supporte de moins en moins et la blonde qui me suit qui a une sainte horreur du comté qu'elle a servi docilement pendant des années.

Non vraiment, ils auraient dû tenir leurs langues, je comptais vous écrire plus posément et vous annoncer mon arrivée tout en espérant vous y croiser, qui sait si vous n'étiez pas déjà hors de Provence pour je ne sais quelle mission diplomatique.

A mardi donc, il me tarde d'apprendre vos dernières souffrances, joies cruelles.

Cordialement,
Adrian Sauvan

Citation :

Très cher,

Je dois admettre que votre missive suffit à faire poindre en moi une once de culpabilité. Une once seulement mon orgueil ne m'en permettant guère plus. Quoiqu'il en soit, je me rends compte que j'ai une facile tendance ces dernières semaines à ne pas être des plus agréables à votre égard et facilement vous faire des reproches non justifiés lors même que vous êtes sans doute le seul à prendre de mes nouvelles.

Bien que je semble avouer quelques torts ici, il n'en est rien, ce n'est pas quelque chose que je sois capable de faire.

A présent j'aimerai vous rassurer quant au fait que je sois au courant de votre venue prochaine. Sachez que l'information n'est pas venue jusqu'au conseil, et que le Juge donc, n'en sait rien. Et quand bien même il l'apprenait il faudrait que le procureur, c'est à dire moi, prenne le temps de rédiger un acte d'accusation à votre encontre et qu'ensuite le Comte demande à un conseiller élu de m'ouvrir les portes du tribunal pour que je puisse le présenter à ce maudit Pegasus...

Je doute donc qu'un procès soit lancé le temps de votre venu en Provence.

Vous comprenez donc que de par mon poste de conseillère extraordinaire assurant la charge de procureur, je ne puis quitter la Provence pour une diplomatie qui ne m'a toujours pas attribuée d'ambassade...

J'en viens maintenant au dernier point ; celui de ma curiosité : qui donc est cette blonde qui vous suit et qui a servi la Provence ?

Je sais la curiosité est un vilain défaut mais entre nous je ne crois pas être à un défaut près.

A bientôt donc en taverne sans doute.

Anne

Citation :

Au miel apaisé,

La blonde s'appelle Hevi, Hevidence aussi. Il parait que je l'ai croisé une fois à Arles, que son compagnon ne m'avait pas apprécié mais qu'elle me donna une partie de ses haillons sans que je ne m'en souvienne.
Je l'ai recroisé il y a de ça plusieurs moi à Aix et je suis parti à l'aventure en sa compagnie avec sa petite troupe de joyeux lurons.

Désormais elle aime la Provence autant que vous, c'est dire ! J'espère que votre curiosité sera rassasiée.

A demain donc, plutôt en soirée où nous pourrons discuter tranquillement dans ma taverne ou ailleurs, cela fait quelques mois que je ne suis pas rentré.

Ad

ps : si vous deviez me mettre en procès car on ferait pression, je vous dirais la même chose qu'au comte, faites le sans hésiter, ne vous mettez point en danger pour moi