Invitation d'Anyya au Chateau Comtal d'Apt

Nombre de messages : 32 Date d'inscription : 02/10/2008

Vincèns avait tout fait préparer selon les ordres qu'il avait reçu. Le salon avait été choisi plutôt que la grande salle étant donné qu'il tait plus facile à chauffer. Un bon feu crépitant dans la cheminée, quelques confiseries d'Apt - les fruits confits que le Très Saint Père lui même dégustait avec plaisir - et des calissons, autres spécialités Provençales étaient posés sur une table basse entourée de deux fauteuils confortables et brodés.
Un vin du Berry était ouvert, précieusement ramené par Elyouf de Sabran lorsqu'il était ambassadeur pour son filleul adoré, Ludovi. En cuisine Jeannette s'activait et se chamaillait avec Odette comme toujours. Le repas ne serait que pour deux, ce serait facile mais les femmes se faisaient un devoir de toujours faire d'un repas un moment glorieux. Et il fallait l'admettre, elles y arrivaient fort bien.

Sur la table étaient disposés deux documents. Le premier, un tableau et le second un graphique que Vincèns avait dressé sur ordre de Son Éminence le Cardinal Comte d'Apt. La jeune mairesse de Brignoles était attendue en début de soirée, ordre avait été donné de la faire installer le plus confortablement et de prévenir son Éminence ensuite, il en serait donc ainsi.

Détail non moins sans importance pour la suite les documents étaient recouverts d'un feuillet sombre. Que pouvait il bien cacher ...

Nombre de messages : 59 Date d'inscription : 02/10/2008

Le fidèle Guihèn emmena donc la jeune femme dans le salon ou crépitait le feu. Vincèns était parti le salon était chaud, bien éclairé et le Capitaine désigna un siège pour Anyya.

Damoiselle, si vous voulez bien vous donnez la peine, je vais prévenir son Éminence de votre arrivée.

Il se retourna prestement et partit en direction du premier étage. En partant il fit s'envoler le feuillet qui cachait les documents, documents maintenant tout à fait visible pour Anyya.

Invitation d'Anyya au Chateau Comtal d'Apt 312

On y voyait très clairement un tableau et un graphique.

Nombre de messages : 27 Date d'inscription : 10/01/2012

A peine le temps de remercier Messire Guihèn que celui ci repart déjà, laissant la jeune femme seule.

Anyya s'avance timidement dans le salon, examinant l'endroit. Il est certes luxueux, mais semble aussi confortable et accueillant. Elle ôte sa cape, la dépose sur le dossier d'une chaise, lisse sa robe des plis du voyage. Elle a choisi celle en velours bleu marine, sobre, classique, mais bien coupée, du decolleté arrondi qui laisse entrevoir la naissance des épaules laiteuses, en passant par le bustier qui moule la taille fine, avant de s'évaser en une jupe dansante. Pour tous bijoux, son alliance à l'annulaire gauche, et le médaillon que lui a offert son époux pour la naissance de leur second enfant à son cou. La chevelure dorée flotte elle librement dans le dos.

Un feuillet volette dans les airs, elle le rattrape, va pour le déposer sur la table. D'autres documents y sont posés, un tableau plein de chiffres, un graphique plein de courbes. De quoi piquer sa curiosité, mais qui serait bien impoli vis à vis de son hôte. Aussi retourne-t-elle sagement et poliment près de l'âtre, patientant en réchauffant ses mains devant les flammes.

Comte d'Apt Nombre de messages : 610 Date d'inscription : 01/10/2008

Le Cardinal fut prévenu et descendit rapidement du premier étage. Ludovi n'avait pas l'habitude de se promener avec des dizaines de pages autour de lui en public, mais à Apt c'était différent il était suivi par toute une clique de pages, d'hommes de loi, et de serviteurs qui l'aidaient à administrer ses domaines et charges. Avant d'entrer le prélat congédia tout ce petit monde et entra seul dans le salon uniquement accompagné de son rouge !

Bonjour Anyya s'exclama t'il avec un air assez enjoué. J'espère que vous avez fait bonne route jusqu'ici, Apt est un peu reculé !

Il jeta un œil et un sourire narquois apparu lorsqu'il aperçu l'entrée de la pièce. Recentrage sur Anyya le cardinal reprit.

Prenez place je vous en prie. Il en fit de même. Bien peut être vous demandez vous pourquoi je vous ai convoqué ici ?
Il s'aperçut alors que ses papiers étaient éparpillés. Peut être savait elle déjà finalement ?

Nombre de messages : 27 Date d'inscription : 10/01/2012

Anyya se retourne à l'arrivée du Cardinal, le salue d'une révérence gracieuse.

Bonsoir votre Eminence. J'ai fait bonne route, merci.

La jeune femme s'installe à l'invitation de son interlocuteur dans un fauteuil, esquisse un sourire un peu crispé en croisant ses mains sur ses genoux. Si elle se le demande ? Bien sûr, et pas qu'un peu depuis qu'elle a reçu son invitation ! Mais malgré toute sa reflexion, elle n'a pas trouvé. Elle est bien allée à la messe dimanche passé, n'a pas commis de péché grave ces derniers temps...

A vrai dire... oui, je me le demande, c'est le cas de le dire.

Comte d'Apt Nombre de messages : 610 Date d'inscription : 01/10/2008

Le Cardinal se le voyait confirmer un peu plus chaque jour, le Cardinalat en effrayait plus d'un. On le craignait plus maintenant que lorsqu'il était Comte illustre à la tête de toute les forces armées de Provence. Bon bien sûr aujourd'hui il était à la tête des Saintes Armées mais ça beaucoup l'ignoraient.

Non le plus difficile pour lui, c'était d'accepter la distance et la peur qui s'installait devant lui. Longtemps il n'avait été personne, un "bâtard de chien" comme lui avait on dit un jour. La noblesse et les titres il n'avait connu que tard, il était plus habitué aux "salut couillon" qu'aux Votre Éminence ! Il chassa la nostalgie de son esprit et entreprit de rassurer son invité.

Anyya, vous êtes maire de Brignoles depuis pas mal de temps, et avez été réélue pour la cinquième fois. Je me suis penché sur les bilans économiques - il prit les documents en main et les parcourut des yeux - et l'on peut voir que les finances ont beaucoup souffert entre Mai et Juin 1459 près de 5000 écus de pertes.
Roderick votre prédécesseur a bien essayé de limiter la chute et y est parvenu sans pour autant l'arrêter. 800 écus en mois sous son mandat.

A tel point qu'à votre arrivée la ville est à la tête de 3000 écus dont 670 sous formes de pièces sonnantes et trébuchantes et démunie de la plupart de ses haches.

Il fit une pause et servit deux verres de vin, lui en tendant un.

Mais depuis votre arrivée, regardez vous même la ville s'est enrichi de près de 40%. Bien sûr les derniers mois sont un peu dur mais vous allez rebondir j'en suis sûr. Aujourd'hui nus avons de quoi entretenir la forêt en plus du reste.

Il se détacha des documents et reprit son récit. Savez vous qu'il y a des années de cela vous auriez pu être anoblie pour vos mandats ? Ce fut mon premier titre de Noblesse voyez vous, Seigneur Civil de Rocbaron !

Nombre de messages : 27 Date d'inscription : 10/01/2012

Anyya écoute avec attention le Cardinal.
Elle ne peut s'empêcher de faire une petite moue à ses premiers mots, elle estime n'avoir guère de mérite à avoir été réélue une cinquième fois, puisqu'elle est à chaque fois la seule candidate. Et même si à chaque fin de mandat se pose l'éternelle question de continuer ou pas, son attachement pour Brignoles l'emporte toujours au final, hors de question de laisser la Mairie à l'abandon !
La moue céde cependant bien vite la place à une lueur de surprise et de curiosité dans les yeux verts. Ainsi donc ces documents concernent Brignoles ! Flûte, elle aurait peut-être dû être un peu plus curieuse et un peu moins polie, elle qui n'a jamais eu le temps de faire un historique des finances pour en voir l'évolution.
Elle se saisit du verre tendu, murmure un merci, se demandant où donc veut en venir l'homme d'Eglise.
Surprise à nouveau, quand il se met à parler de son travail, qu'elle ne pensait pas si positif. La jeune femme rougit, percevant le compliment dans le discours, baisse les yeux sur son verre.

A vrai dire non, j'ignorais qu'on pouvait être annobli pour cela.

Le temps de tremper ses lèvres, tant pour goûter le vin que pour rassembler ses esprits, et elle esquisse un sourire timide en relevant les yeux sur son interlocuteur.

Vous savez... J'essaie simplement de faire mon devoir au mieux, et de respecter la confiance des habitants qui m'ont élue Maire.

Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 06/04/2009

Odette était entrée subrepticement dans le salon et avait complété la grande table. les premiers plats étaient arrivés couverts de belles cloches d'argent. Elle fit une brève intervention.

Éminence, le repas est servi ayez l'obligeance de passer à table !

Les mots étaient davantage ceux d'une mère que d'une servante, davantage un ordre qu'une invitation. Si le Cardinal n'en était pas choqué il pouvait en être autrement des inhabitués.

Comte d'Apt Nombre de messages : 610 Date d'inscription : 01/10/2008

Le Cardinal ne rendit pas les armes face à Odette. Il ne les rendait pas car ils ne les avaient même pas prise, lui qui étaient prisonnier des gens de sa maison !

Le Prince de l’Église se leva et invita donc Anyya à passer à table comme on lui avait demandé.

Ma chère, je sens un cygne à la sauce verte (pain, verjus, persil, gingembre et vinaigre indiqua t'il tout bas), ne le faisons pas attendre, nous aurons tout le temps de bavarder durant le repas.

Jetant un regard noir à Odette celle ci disparut sans demander son reste. Une fois assis, le Cardinal reprit :

Annya, parlez moi un peu de vous. Maire, Procureur tout ça je connais, mais ensuite ? Ne me dites pas que vous n faites que ça ?

Décidément la situation semblait s'éterniser. Pourquoi donc était elle venue ?

Nombre de messages : 27 Date d'inscription : 10/01/2012

Pour la première fois de la soirée, un vrai sourire amusé étire la bouche ourlée, en entendant la cuisinière interpeller son Maitre. Anyya est une mère elle aussi, et elle ne connait que trop bien ce ton directif mais maternel que l'on réserve à ceux que l'on couve. Cela rend l'impressionnant personnage plus humain aux yeux de la jeune femme, surtout quand il s'empresse d'obtempérer, l'invitant à passer à table avec lui. Anyya le suit, un peu plus détendue qu'à son arrivée, après tout ce n'est pas elle qui va être mangée ce soir, mais un cygne fort appétissant.
Elle prend place en face du Cardinal, et là, comme elle sait si bien le faire parfois, répond sans réfléchir:

En fait c'est Juge, pas Procureur.

Nouveau fard sur les joues, ce n'est peut-être pas très malin de reprendre un Prince de l'Eglise, qui s'avère en plus être son supérieur à la CSMAO. Quoiqu'il devrait justement savoir quel est son poste au sein de la dite Cour, me direz vous... Bref, Anyya s'empresse d'enchainer, comme si de rien n'était.

Oh non je ne fais pas que ça ! A vrai dire je suis avant tout une épouse et une maman. Mon temps libre je le consacre à ma famille.

Décidemment la situation semble étrange. Mais où donc veut il en venir ?

Comte d'Apt Nombre de messages : 610 Date d'inscription : 01/10/2008

Juge oui bien sûr juge ! Que je suis distrait ! Pardonnez moi vraiment je ne sais pas ou j'avais la tête !

Changement rapide de conversation entrecoupé de bouchées de cygne.

Ah la famille, voilà qui est une saine occupation. Le mariage Aristotélicien implique des responsabilités, surtout lorsque l'on a donné la vie ! Je suis ravi de voir que vous donnez votre maximum pour tenir votre engagement prit sur l'Autel devant le Très Haut.

Votre époux est donc notre Porte-parole marquisal ? Je savais que vous formiez un couple mais j'ignorais que vous étiez déjà mariés cependant je m'en félicite. Et combienz avez vous d'enfants ?

Nombre de messages : 27 Date d'inscription : 10/01/2012

Anyya picore dans son assiette. Non pas que le diner ne soit pas bon, au contraire c'est excellent. Mais de une elle n'a de toute façon pas un gros appétit, et de deux, elle est surtout de plus en plus perplexe quand à la tournure de la conversation. Entendre un Cardinal discourir sur la famille... ça n'est pas commun ! Et ça n'aide pas la jeune femme à comprendre le pourquoi de cette invitation...

Heu... Oui, Thufthuf est bien le Porte-Parole Marquisal.

Anyya se tortille un peu sur sa chaise, elle est assez pudique quand à sa vie privée.
Heureusement, le sujet des enfants lui pose moins de problème, en bonne mère toute fière de sa progéniture qu'elle est !

Nous avons deux enfants. Une fille et un garçon, pas de jaloux comme ça ! Elya a eu quatre ans en novembre dernier, et Raphael a huit mois déjà. C'est fou comme le temps semble passer plus rapidement une fois qu'on a des bouts de choux, ils grandissent si vite !

Comte d'Apt Nombre de messages : 610 Date d'inscription : 01/10/2008

Voyez vous Anyya, j'attache beaucoup d'importance avec toute ces idées de fidélité, d'amour et d'unité à la famille même si je n'ai pas vraiment eut celle dont je rêvais. Qu'importe on ne choisit pas sa famille après tout ce n'est pas comme - le Cardinal s'interrompit alors et changea de phrase comme si de rien n'était -

Anyya avez vous des projets ? Des projets politiques, religieux, ou d'autre nature ?

Le Cardinal réalisa que lorsqu'il parlait de projet il n'envisageait plus de ne pas projeter dans le religieux. Mais la pauvre Anyya n'était pas Clerc !

Pardon ... quand je dis religieux, c'est disons mon coté déformation professionnelle. La foy me joue des tours ! Bien que j'ose espérer cependant que vous ne comptez pas revenir sur votre baptême aristotélicien et changer de religion ?

Oui le Cardinal était dorénavant paranoïaque !

Nombre de messages : 27 Date d'inscription : 10/01/2012

Ce n'est pas comme... comme ? Il semble qu'elle ne doive pas savoir comme quoi, et elle n'ose pas passer le Cardinal à la question, même si sa curiosité est piquée.
Elle boit une gorgée de vin, continuant de l'écouter, et manque avaler de travers à la dernière interrogation. Un toussotement discret pour éviter l'étouffement. C'est qu'elle est surprise, Anyya, qu'il lui demande cela, juste au moment où... Pourtant elle n'a pris sa décision définitive il y a quelques jours à peine, comment pourrait il le savoir ? Deviendrait-on devin en devenant Cardinal ?

Et bien... C'est étonnant que vous me parliez de ça, justement. Car figurez vous que j'ai décidé de redemander le baptême.

Anticipant la question qui ne peut que suivre, elle explique:

Voyez vous... J'ai été baptisée, étant enfant, à Saint-Dié. Mais les circonstances de mon arrivée en Provence ont été... chaotiques... Disons que j'étais fort malade, et plus vraiment consciente... L'on m'a envoyée ici car je n'aurais sans doute pas survécue à l'hiver rigoureux de Lorraine...

La jeune femme balaie une miette de pain imaginaire sur la table, comme si elle balayait ce passé douloureux qu'elle n'aime guère se rappeler.

Enfin, je ne vais pas plus vous ennuyer avec ça, surtout que comme vous pouvez le constater je me suis très bien remise !
Mais il se trouve que dans ces conditions, certaines de mes affaires de l'époque ont été égarées... Dont le certificat de baptême de mon enfance.
Aussi, à moins que vous n'y voyez un inconvénient, j'aimerai refaire ma pastorale, afin de prouver de ma bonne foi, dans tous les sens du terme.

Comte d'Apt Nombre de messages : 610 Date d'inscription : 01/10/2008

Ainsi Anyya n'était pas véritablement baptisée. Elle avait été baptisée enfant et aurait donc du faire une confirmation. Dieu merci elle envisageait de la faire, la Cardinal en était soulagé mais ne put s'empêcher cette question.

Ma fille êtes vous mariée Aristotéliciennement ?

Il se rendit compte que sa question était un peu abrupte, voir accusatrice et il la regretta immédiatement. Il essaya maladroitement de se rattraper :

Bien sûr ma fille je vous ferais moi même cette pastorale, il n'est jamais trop tard pour rejoindre la communauté de Dieu. Quand au mariage, je me ferais une joie de vous l'accorder si ce n'est pas déjà fait, et si votre conjoint est baptisé lui aussi.

Les plans du Prince de l'Eglise allaient devoir être modifiés quelque peu ...

Nombre de messages : 27 Date d'inscription : 10/01/2012

Anyya hausse un sourcil. Elle est certes heureuse de pouvoir faire sa pastorale, et honorée que son Eminence propose de s'en charger lui même. Mais que vient donc faire son mariage la-dedans ?!

Thufthuf croit en Aristote, mais il n'est pas baptisé et n'en éprouve pas le besoin, et je respecte son choix.
Quand à notre mariage, nous avons échangé nos voeux et nos alliances devant la communauté des hommes et sous le regard d'Aristote qui est partout tant que l'on croit en lui, n'est il pas ? Mais il est vrai que ce mariage n'est pas Aristotélicien au sens vous l'entendez.

La voix de la jeune femme se fait plus froide au fur et à mesure qu'elle parle. Car si ils n'ont pas signé les registres de l'Eglise, ça n'empeche pas qu'à leurs yeux leur union est autant de valeur qu'une autre, et Anyya n'aime guère que l'on remette cela en cause.

Comte d'Apt Nombre de messages : 610 Date d'inscription : 01/10/2008

Le Cardinal était embêté. Il n'y avait pas de salut sans baptême et la tolérance n'était pas une vertu lorsqu'elle s'opposait à la vraie foy. Et de surcroit les plans du Cardinal ne pourraient pas s'appliquer pour Thufthuf sans mariage règlementaire. Sans compter qu'Annya serait peut être un peu isolé par le même coup. Et qu'en penserait le Très Haut lui même ?

Vraiment il ne savait que faire.

Nombre de messages : 59 Date d'inscription : 02/10/2008

Guihèn n'en pouvait plus. Au fond de son torse admirablement bien fait frappait ses pulsations, ANYYA tadam ANYYA tadam ANYYA tadam. L'alcool qu'il avait ingurgité pour noyer son malheur aidant il décida de franchir le pas quoi qu'en pense Ludovi, entra dans le salon et interrompit la conversation. Il se mit à genoux, d'abord devant son Eminence ... Pardon Eminence ... puis pivota et déclara à la jeune femme :

Damoiselle, vous avez enchanté mon cœur. Non de dieu je vous aime, vous êtes celle qui me fera changer de vie, plus de catins non jamais madame, plus que vous !

Nombre de messages : 27 Date d'inscription : 10/01/2012

Le silence s'installe, se prolonge, le Cardinal ne dit plus rien, et Anyya sent poindre un très leger agacement. On l'invite, On la bombarde de questions, On semble critiquer son mariage... et elle ne sait toujours pas pourquoi ! Elle en est presque à se dire qu'elle ferait tout aussi bien de prendre congé de son hôte tout de suite, quand le Capitaine de la Garde fait irruption dans le salon. Le voyant d'abord s'agenouiller devant son Eminence, la jeune femme se dit qu'il a sans doute une bien urgente nouvelle à communiquer à son Maitre. Mais voilà que l'homme se tourne vers elle et...
De surprise, elle reste coite quelques secondes, ne sachant comment réagir à cette déclaration impromptue, avant de se ressaisir. Le Capitaine s'est montré fort aimable avec elle à son arrivée, et il n'a pas l'air d'être un mauvais bougre, aussi s'efforce-t-elle de répondre avec douceur.

Messire vous me flattez. Mais c'est que voyez vous, comme je venais de l'expliquer à son Eminence, je suis une femme mariée, très heureuse de l'être et fidèle à mon engagement.

Comte d'Apt Nombre de messages : 610 Date d'inscription : 01/10/2008

Le Cardinal avait vu des choses étonnantes mais alors celle ci jamais. Sortant de ses gonds intérieurement, il n'en afficha rien hormis son masque habituel de colère.
Il ne voulait pas s’énerver, alors son visage se dégageait de tout expression, sa voix devenait froide, sans aucune tonalité comme si la joie était à jamais chassé de lui. les mains jointes il ne prononça qu'un seul mot glacial.

Dehors.

Et n'en prononça pas un de plus jusqu'à ce que Guihèn, penaud se soit retiré sans avoir osé répondre ni même regardé autre chose que ses pieds.
Reportant son attention sur Anyya le Cardinal présenta ses excuses.

Je suis désolé, je lui passe trop de choses malgré son manque de savoir vivre.

Il partit dans ses souvenirs. Guihèn a eu une enfance difficile voyez vous, c'est un ami que j'ai connu enfant. Il est indirectement et involontairement responsable de la mort de son frère, a presque failli me tuer aussi bien qu'au final c'est moi qui lui sauva la vie. Le cardinal retint difficilement une larme.

Lorsque j'ai appris mon état de Noblesse, je n'ai pas pu m'empêcher de le sortir de sa misère et de lui donner une education, une condition et de lui offrir la place de Capitaine de ma garde. En temps normal il aurait ajouté et voilà comme il me remercie. mais il ne le fit pas, Guihèn était un rustre mais qui avait bon fond.

Le Cardinal ressortit de ses pensées et reprit un ton plus enjoué. Les plats s'étaient enchainés et le dessert ne tarderait plus.
Le prince allait maintenant faire preuve de spontanéité mais avec plus de tact que son bourru d'ami.

Anyya, je vous ai assez fait mariné. La gestion de Brignoles m'est chère et vous l'avez admirablement administrée. Puisque la Hérauderie ne prend plus la peine de récompenser nos meilleurs éléments, j'en prend la suite.
Je souhaite depuis un certain temps vous attribuer une seigneurie, vous avez prouvé votre sérieux, et c'est de ce sérieux que je requiert vis à vis de mes vassaux.

Il fit une pause histoire de la laisser digérer et le repas et la nouvelle.

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