"Parce qu'un amour sans lettre d'amour, ça ne se peut pas..."

Citation de Jean-Marie Poupart ; "Que le diable emporte le titre".

Gabcha de Cianfarano a écrit:

Citation :

Le 07-08

Une jeune fille se présenta devant le Grand Cao...Elle tenait dans ses mains une missive...Elle la lui tendit...

Votre Grandeur,

Ma Nièce, Prunille de Cianfarano, vierge, chaste et innocente, semble éprise par votre intelligence, votre maintien...En un mot, votre charme.
Elle m'a demandé de vous envoyer une troubadour. Cette dernière Vous expliquera, bien mieux que moi, les sentiments qui semblent animer la petiote.

Qu'Aristote Vous garde,

Gabcha de Cianfarano.

La troubadour chanta donc l'hymne Prunillien...

https://www.youtube.com/watch?v=wr9i3LX-nas

Citation :

Le 12-08

Mateù était comme figé au grand salon. Le nez collé à une vitre, il désespérait en contemplant l’horizon provençal. Seigneur qu’il était dur de l’abandonner, ce paysage. Pourtant, il le fallait. Il fallait le quitter pour en subir un autre, un plus violent, hostile, sanglant… En tant que bras armé du Très Haut, il ne pouvait refuser ce départ en pays hérétique.

Bien sûr, ce n’était qu’un voyage, qu’une excursion temporaire. Mais, aussi sûr de lui soit-il, l’Arlésien savait que c’était peut-être sa dernière destination. Comme à chaque fois.

Baron, une jeune femme pour vous annonça Alessio. Sur un ton plus discret, il ajouta :

Entre nous… C’est une musicienne, jeune et… heu… Enfin, vous devriez la laisser entrer !

Alessio avait anticipé la mine réfractaire de son maitre et trouva rapidement les mots pour le convaincre.

Un grognement et un signe de tête firent fonction d’acquiescement.

La jeune femme entra dans la pièce. Mateù restait face à la fenêtre. Il jeta un regard furtif derrière sa propre épaule. Alessio n’avait pas menti, elle était charmante cette fille.

Cette dernière remit le message à son destinataire. Le visage du Baron restait tiré, tendu. Il parcourut, négligemment, les mots couchés avec élégance sur le papier… La musicienne commença son air.

Dès les premières notes, la face du Baron réagit enfin. Il déplia le message déjà à moitié chiffonné et relut cette lettre, une fois, deux fois, trois fois… Il ne savait plus où donner de la tête. Entre la voix mélodieuse, l’instrument envoutant et cette lettre… Mais que dire alors du texte chanté ?!

D’habitude très à l’aise dans ce genre de situation, Mateù semblait perturbé, retourné. Cependant, l’expression dominante restait un léger sourire. Pour une fois sincère, pour une fois tendre, pour une fois curieux.

Citation :

Les sentiments qui semblent animer la petiote.

Mateù se retourna enfin vers la musicienne. Il balbutia quelques mots qui semblaient vouloir dire : "Merci. Attendez. Piecette. Message en retour". C’est du moins ce qu’elle avait dû comprendre.

Ce mot en retour, voici ce qu’il contenait :

Citation :

Gabcha de Cianfarano,

Pax Vobiscum,

Par ce billet je vous confirme la bonne réception de votre courrier. Sachez qu’il m’a surpris autant qu’il me touche.
J’ajoute que vous n’auriez pu trouver plus habille troubadour. Cette musique… Ces mots… Vous n’imaginez pas quelle émotion s’est emparée de moi.

La politesse, et l’enthousiasme, me poussent à provoquer une rencontre. Malheureusement, je suis sur le départ. Néanmoins, je peux me libérer et reporter celui-ci de quelques jours.
Même si je suis enclin à me déplacer, sachez que le château de Grimaud vous est ouvert.

Qu’Il veille sur vous et votre précieuse nièce,

Mateù « COA » de Sabran, Baron de Grimaud, Seigneur d’Oraison, Seigneur de Nans-les-Pins, Chevalier Teutonique.

Gabcha de Cianfarano a écrit:

Le 16-08

Gabcha regardait les plans du château d'Apt et de Bonnieux. Ceux de 1458, et ceux de 1456. 1456: le vide. 1458: Jardins, appartements, salle de bal, Galerie d'Art, Ateliers divers, chambres pour la famille, bibliothèque, cabinet de pomanders, Atelier de Haute Tisseranderie, Crypte sépultrale...
1456:la liberté, la joie de vivre.
1458: La tristesse, le dégoût, la certitude d'avoir été trompé, manipulé...

Il lança les documents dans le feu ouvert. Depuis un incident au bal, le ressort était brisé. Mélancolie? Non. Dépression? Même pas. L'indifférence ...Et la suprême espérance de crever bien vite. D'ailleurs, il avait décidé de boire de l'alcool plus que de raison, et d'ajouter quelques plantes à la boisson. Mais il avait un organisme tellement résistant...

Il regarda sur son bureau , des courriers s'empilaient. Il les déchira tous, mais ouvrit néanmoins celui du Baron de Grimaud. Il le lut...Et décida d'y répondre...
Cher Baron,

Citation :

C'est avec un grand plaisir que je vous recevrai au Château d'Apt. En effet, votre neveu Ludovi désirant vous voir...

Ce n'était pas vrai. Richelieu s'en foutait de COA. Bien évidemment, il s'en servirait dans le futur. Pour devenir marquis. Pour devenir Primat. Comme il se servait de Gabcha, d'Hersende, de Yueel, de Prunille(il n'en avait plus besoin), de Rethy (ah ben , il en était mort),d'Elyouf (le pauvre avait vraiment été totalement trompé) d'Asturion (mort aussi), d'Agadir( bientôt éliminé au profit de Valmeu), de Led Zeppelin (meilleure amie d'Apt, mais sur la voie de la suppression), de Strongholdlol (disparu), de Gabbryelle (idem), d'Arwen (virée) et de tant d'autres. Cianfarano hésita...Mais continua la lettre...

Citation :

Cher Baron,

C'est avec un grand plaisir que je vous recevrai à Apt. En effet, votre neveu désirant vous voir, et Prunille étant actuellement dans le Lieu, ce sera pour moi un vrai bonheur de m'entretenir avec vous.

Je vous souhaite de tout coeur une longue vie. Qu'Aristote veille sur Vous. A très vite!

Votre serviteur,

Gabcha de Cianfarano.

Il donna la missive à un laquais, exigeant que cette-ci arrive au plus vite à Grimaud.Il se dirigea ensuite vers sa couche, s'allongea...Prunille et COA...Deux êtres de valeur. S'ils pouvaient s'aimer , c'est deux Beaux...Sa vie n'aurait pas été inutile.

Citation :

Le 17-08

Le mot de Gabcha arriva à bon port. Dès qu’il en reconnut le sceaux, Mateù s’empressa de décacheter le courrier. Avant d’entamer sa lecture, il ferma les yeux et pris une profonde respiration. Ensuite, tout en se massant machinalement la nuque, il déchiffra les quelques lignes couchées par Gabcha.

Que l’invitation était tentante… Cependant, le devoir l’appelait. Un devoir de la plus haute importance qui plus est. Et puis, l’Anjou, ce n’était pas la porte à côté… ! Enfin bon, ce n’était pas la première fois qu’il mentait à ses Frères pour couvrir soit un désir, soit une paresse, soit un oubli.

Il prit la plume à son tour et répondit positivement à l’invitation.

Puis, il hurla sur Alessio. Une fois présent, ce dernier fut chargé d’avertir la garde du Baron.

Départ imminent.

Citation :

Le 27-11

Une plume, et quelques mots rapidement tracés...

Une requête !
Je sais bien qu'il est malpoli de demander, mais...
Je pars de Marseille pour défendre Aix, et j'ose vous demander de prier pour moi.
Il me déplairait de quitter ce monde sans vous avoir revu une dernière fois, et vous avoir dit combien je vous aime, mais s'il est dessein du Très-Haut de me rappeler à lui dans les jours qui suivent, alors au moins, faute de l'avoir entendu de ma bouche, l'aurez-vous lu.
D'ailleurs, Véro et Pillon ont été le témoin de ce qui pourraient être mes dernières volontés.
Enfin, trêve de précisions désagréables...
Vous me manquez, et il me tarde de vous revoir.
Sous le ciel d'une Provence libre et sereine.
Et comme ils criaient tous pendant la guerre... Digo li que vengon, no passaroun !
Ou quelque chose comme ça... Je ne sais plus trop en fait.
J'espère ne pas me retrouver à crier des bêtises !

Sur ce, il me faut retourner rassembler les troupes, alors...
Au revoir, ou adieu !

Avec tout mon amour,
Prunille

Citation :

*Rageur, il chiffonna entre ses mains le papier reçu. Sans trainer, il prit la plume à son tour :*

Tendre Prunille,

On vient à peine de me rapporter les tristes événements de cette nuit. Je ne peux, pour l'instant, que compatir à la peine des Aixois.

Votre volonté d'aider votre prochain est une qualité immense. Mais c'est également une pure folie. Je sais que le feu qui vous habite ne pourra s'éteindre avec mes quelques mots.

Cependant, je vous conjure de prendre le temps de réfléchir. Voilà le résultat de ma propre réflexion à votre égard : N'y allez pas ! Je vous en prie. S'il le faut, j'irai au front pour nous deux. Je concentrerai nos souffrances dans mon seul esprit, nos blessures sur mon seul corps, nos peurs dans ma seule conscience.

Mon cœur ne pourrait tolérer qu'on vous fasse du mal, de près comme de loin.

Laissez-moi, au moins, vous rejoindre. Moi, qui ne suis plus grand chose dans ce siècle, alors que vous en êtes l'Avenir.

Passionnément,

Mateù

PS : Soyez certaine que, de toute façon, je prie et pense à vous à chaque instant.

Citation :

Cher Mateù,

Il est à présent trop tard pour reculer, et je tente de rallier les Marseillais à la cause comtale.
Ne craignez point pour moi, je n'ai pas l'intention de me laisser avoir si facilement par ces Irlandais !
Étant élue du peuple, je me dois de montrer bravement le courage et la détermination des Provençaux, d'être un exemple pour les hésitants.

Mais mon coeur à moi ne peut tolérer de vous savoir prêt à vous engager dans une bataille à ma place, alors que j'ai déjà par une fois cru vous avoir perdu à jamais...
Et cependant, je sais que je ne pourrai vous empêcher de vous battre...
Aussi me permets-je de vous dire que l'armée du capitaine, stationnant en Arles, va être envoyée en Avignon, pour prendre l'ennemi en tenaille.
Nous nous retrouverons alors peut-être sur le champ de bataille...
Je voudrais tant vous serrer dans mes bras !
Même s'il me faut être courageuse, je vous avouerai être morte de peur...
Mais le Très-Haut, et l'Amour, de vous et de la Provence, me donneront le courage d'avancer quand le moment sera venu, j'en ai la ferme et intime convictions...
Et mes blessures seront la preuve de cet Amour.

Encore une fois, rassurez-vous, comme le dit Véro un chaton a neuf vies, et je crois qu'il m'en reste encore sept.

A vous, mon Amour, pour toujours et à jamais,

Prunille.

Post Scriptum : Je vous aime, je vous aime, et je vous aime !
Hardi mon aimé, et si nous ne pouvons être réunis dans la vie nous le serons dans la mort.

Citation :

Cher Mateù,

Finalement, on pourra dire que je vous ai écouté...
Partiellement.
Je ne suis pas partie pour Aix hier, mais je partirai mardi, puisque la Marquise souhaite que je coordonne les troupes du Sud.
Donc ne vous inquiétez pas pour moi avant mercredi, au moins !

Tendrement,

Prunille.

Citation :

Très chère Prunille,

Je suis heureux de lire ces mots. Le front n'est pas fait pour votre délicatesse. Je suis, moi aussi, resté à Arles. On a besoin de moi derrière des pupitres stratégies (PEA).

Je ne peux donc vous rejoindre aussi vite que désiré.

Sachez, cependant, que votre visage ne quitte mon esprit un seul instant.

Soyez aussi courageuse que brillante, et tout ne pourra que se passer au mieux. Je vous promets de rapides retrouvailles, de chaires et d'os.

Le plus tendrement du monde,

Mateù

Citation :

Cher Mateù,

Ce jour est à marquer d'une pierre blanche, car c'est je crois la première fois que j'ose vous appeler par votre prénom... J'espère que vous ne m'en voudrez pas...
Ce que, voyez-vous, je deviens complètement niaise !
Vous me manquez si fort que tout à l'heure j'ai préféré partir me promener sur les calanques plutôt que d'aller en taverne... Regarder la mer en me disant que peut-être, vous aussi, d'où vous étiez, vous l'aperceviez !

Hélas, je n'ai pu répondre à votre lettre avant maintenant, alors que je l'ai reçue ce matin... Si cela peut vous réconforter, elle a dormi toute la journée contre mon c�ur.
Toute cette organisation me prend plus de temps que je ne l'avais prévu, et pour couronner le tout il faut aussi que je prenne en compte les bourdes de notre chère Vicomtessa les Isles d'Or qui dirige tout le monde n'importe où...
Enfin, prenons la chose avec philosophie, il faut croire que ce n'est qu'une épreuve que m'a envoyé le Très-Haut pour tester mes capacités à me dévouer corps et âme à la tache qui m'incombe !
Serait-ce pour me préparer à une tache plus grande encore, celle de faire votre bonheur ?
J'espère que c'est effectivement le cas, d'ailleurs je redoublerai d'efforts pour m'en rendre digne !

Vous me manquez beaucoup, et j'espère être encore à Marseille quand vous y arriverez, ainsi peut-être pourrons-nous nous croiser ?
Je prie de tout c�ur pour que cela arrive, vous me manquez plus que je ne saurais l'exprimer.
En attendant, fermez les yeux, et imaginez qu'en réalité je suis derrière vous. Doucement je me penche en avant, mes cheveux frôlent vos épaules et viennent chatouiller votre nuque. Mes mains se posent sur vos bras, et délicatement, je viens déposer un baiser dans votre cou.
Il parait que si vous y croyez vraiment, un jeu de l'esprit fera que vous sentirez la chaleur de mes lèvres, mais je ne puis en être certaine.
Je l'espère vivement en tout cas !

Sur ce, il me faut vous laisser, je dois aller rejoindre Gabcha et Pillon qui sont arrivés ce matin pour que nous allions manger à l'auberge.

Mille baisers, je vous aime !

Votre Prunille qui se languit de vous revoir.

Citation :

Joyau de ma couronne,

Je ne saurais exprimer toute la peine qui endolorit mon coeur. Vous savoir si loin de moi me meurtri, littéralement. Malheureusement, je n'ai toujours pas reçu l'ordre de me mettre en chemin. Pour l'instant, je piétine à Arles, en rond, autour d'une table de taverne.

Le mérite de cette séparation est de me faire comprendre à quel point votre présence m'est indispensable. Même si, je l'avoue, je ne doutais pas de la place que vous prenez dans mon coeur.

J'espère que vos tracas avec la crétine des Isles d'Or s'arrangent. Avec un peu de chance, un brave Irlandais pourrait l'empaler d'un geste vif, long et puissant. Et avec son épée.

Quant au jeu de l'esprit que vous évoquez, il fonctionne à merveille. Croyez bien que chacun de mes moments y est consacré.

Puisque nous sommes dans « les premières fois », je tiens, à mon tour, à formuler clairement le sentiment qui m'habite en permanence. Prunille de Cianfarano, je vous aime.

N'oubliez pas que l'amour que je vous voue nous noue.

Mateù

Citation :

Très cher Mateù,

Ne tournez pas trop autour de votre table, sinon vous attraperez la nausée, et je ne serai pas là pour prendre soin de vous !

Et n'attendez point trop ces ordres, j'aime mieux vous savoir en sécurité en Arles... Au moins une inquiétude qui est épargnée à mon coeur, mille fois je vous ai cru mort, ne recevant plus de réponse de vous...

Votre lettre a illuminé ma journée, comme j'espère que celle-ci illuminera la votre. D'ailleurs je l'ai parfumée...
J'espère qu'elle sentira encore en arrivant en Arles !
Normalement, cela sera muscs et lys... Le sillage prunillesque !

Nous partons aujourd'hui pour Aix. Vous ririez bien de me voir habillée comme je suis, l'on dirait... Un homme très féminin ! Mais je vous envie vos hauts de chausses... C'est tellement plus commode pour marcher ! Surtout avec la neige... Au moins quand vous entrez dans une pièce n'en ramenez-vous pas un monticule avec vous... Mais parallèlement, j'ai l'étrange sensation de me promener nue... Alors je me terre dans ma cape, et rabat la capuche sur ma tête, comme ça je ressemble à un champignon, d'après Gabcha.

J'hésite à raturer tout ce passage et à recommencer la lettre, tant il est inconvenant de vous conter cela, mais... J'espère que vous me le pardonnerez, cher coeur, je ne sais plus ce que je dis, et n'ai plus le temps de recommencer, la revue des troupes commence dans peu de temps... Et je veux vous envoyer cette lettre, à tout prix, qui peut dire ce qui arrivera cette nuit...

Et comme l'a suggéré Yueel dans la lettre que j'ai reçu de lui ce matin, je n'aurai qu'à prendre la Vicomtessa des Isles d'Or comme bouclier... Quoique Gabcha me propose plutôt Arwen, alors j'hésite encore. En tout cas, il est certain que je défendrai le drapeau de Provence que j'aurai l'honneur de porter, envers et contre tout, puisque là est mon devoir.

Mais j'espère pouvoir bientôt remplacer ce devoir par un autre, qui me sera encore plus cher... Celui d'ajouter d'heureuses nuits à mes heureux jours, pour reprendre la formulation d'un auteur anglois ! Pardonnez encore ces inconvenances... Mais si je ne dis aujourd'hui ce que j'ai sur le coeur, peut-être ne le pourrai-je plus ! Je m'en veux de prendre cette excuse qui ne fera que plus vous inquiéter, je crois, mais... A ma grande honte, je n'en trouve pas d'autre. D'ailleurs, j'irai me confesser ce soir.

Il va être l'heure...
Mon Amour, voici mes dernières recommandations.
Si je ne puis imaginer la vie terrestre sans vous, je ne peux non plus imaginer que vous preniez des risques inutiles pour venir me rejoindre après ma mort... Si je meurs, touchez vite du bois, la chose n'est point encore faite et je ne les laisserai pas m'avoir aussi facilement ! Mais le Très-Haut saura très bien que prendre des risques pour mieux s'exposer à la mort est pécher par acédie... Et je refuse, oui, que vous encouriez le risque d'aller en Enfer Lunaire par ma faute. Chérissez simplement mon souvenir, si cela vous agrée.
Je ne demande rien d'autre.

Hardi, pour la Provence, et pour la Vie !

Avec tout l'amour du monde, et plus encore,

Votre Prunille.

PS : Ci joint, une petite surprise... J'espère qu'elle vous plaira ! En tous cas, elle a été réalisée pour vous par notre Artiste Marseillaise...
Mille fois, je vous aime !

*joint à la lettre :
https://2img.net/r/ihimizer/img132/2834/chaton.gif
Et un petit ruban bleu tout froissé.*

Citation :

Tendre Prunille,

J’ai eu bonne réception de votre dernier courrier, malgré un certain retard. En effet, aujourd’hui, me voilà sur le front.

Les combats font rage depuis deux jours déjà. Pour l’instant, les ennemis viennent s’empaler les uns après les autres sur mon épée. Mais ils sont si nombreux…

Votre petite surprise m’a réchauffé le cœur à un point que je peinais à imaginer jusque là. Soyez certaine que vous êtes la lueur de mes espérances, la chaleur de mes jours et la flemme de ma vie.

Puissiez-vous être en sécurité. La Provence a besoin de vous. Les Cianfarano ont besoin de vous. J’ai besoin de vous…

Brièvement, mais amoureusement,

Mateù

*Un deuxième courrier était joint au premier, daté du lendemain.*

Citation :

Jolie Prunille,

Voilà que je me permets de prendre à nouveau la plume, sans vous laisser le temps de répondre. C’est que, à vrai dire, je souhaiterais vous proclamer mon amour quotidiennement !

Le point que nous occupons, avec l’armée arlésienne, surplombe une plaine immense. Celle-ci a été le théâtre d’âpres combats. Tout y est rouge et gris. Le sol, les arbres, les cadavres… Heureusement, la rigueur de l’hiver récent ralentit la décomposition des corps. Mais ce qu’elle épargne à nos narines, elle le fait payer au reste de nos corps.

Je frissonne d’être si loin de vous.

En espérant que de tels spectacles vous soient épargnés,

Le plus sincèrement du monde,

Je vous aime,

Mateù

Citation :

Mon preux chevalier,

Vous n'imaginez pas le soulagement qui est mien alors que je vous lis enfin. J'imaginais les pires choses, et à ma grande honte... J'ai failli. J'ai douté. Hier soir, en taverne, j'ai fait des bêtises. Mais ne vous alarmez pas, grâce à Dieu Véro, Pillon et Thorvald étaient là, et ils m'ont remise sur pieds.

Il faut aussi que je vous confesse une chose. Vous souvenez-vous le mantel pourpre que vous m'avez laissé, en Apt, la première fois que nous nous sommes vus ? Je me porte tout le jour, et la nuit, il repose sur le dessus de ma couche. Il a votre odeur, c'est rassurant... Mais à vouloir trop être rassurée... Je l'ai sali, et je crois que la tache ne partira pas.

C'est du sang, du sang d'Irlandais. Nous nous sommes battus cette nuit, contre un petit groupe. Le trèfle est croqué. Et moi je vous ferai confectionner un autre mantel dès que la guerre sera terminée, juré !
Je ne puis vous écrire plus longtemps, nous partons pour une nouvelle nuit de combats...
Je vous aime, et me réjouis que nous soyons si proches... Géographiquement !

Mille baisers (là où vous voulez, je vous fais confiance !)

Tendrement,

Prunille.

*Un pli cacheté aux couleurs de Grimaud. Prunille y découvrirait, cependant, une écriture autre que celle de Mateù...*

Citation :

Mademoiselle Prunille,

C'est plus peiné que jamais que je couche ces quelques mots à votre attention. J'ai, en effet, la douleur de vous annoncer une terrible nouvelle. Le Baron Mateù n'est plus. Enfin, son corps est toujours parmi nous, mais ça conscience semble déjà s'être envolée. Je ne voulais pas croire les médicastres, mais ils ne cessent de me répéter leur pessimisme.

Sachez simplement qu'il s'est battu avec courage. Il voulait un avenir pour la Provence, un avenir pour vous. Il était prêt à tous les sacrifices, sans doute a-t-il été trop généreux dans le combat.

Je reste à son chevet nuit et jour, afin de veiller. Sans doute ceci est-il inutile, mais malgré ses yeux clos, son visage blanc, son expression figée, je ne le quitterai pas tant que sa poitrine témoignera d'un dernier souffle de vie.

Il vous aimait comme il n'a jamais aimé. Votre lien est très certainement ce qui l'empêche de rejoindre le Soleil.

Prenez soin de vous, le Baron ne désirait rien d'autre.

Tristement,

Alessio Luca

Citation :

Mateù,

Après une heure passée à triturer ma plume, je la pose enfin sur le papier... Je crois que, de ma part, des explications sont de rigueur, même si les mots ne sont pas aisés à coucher sur parchemin.

Il faut donc que je vous dise... Non, tout d'abord, je crois qu'il faut que je vous renouvelle mes excuses... En aucun cas je ne me suis sentie offensée par votre comportement, et les douceurs entrevues présageaient un avant-goût de Paradis terrestre.

Non, la faute est entièrement mienne. Comme vous avez sans doute pu le deviner, une image s'est imposée à mon esprit... Les images d'Avignon, la souffrance et l'impuissance... J'ai cédé à la peur. Cela s'est vu. Sotte que j'étais d'avoir pu penser qu'il était possible d'oublier le passé.

Mais à présent je connais cette peur, et, je l'espère, saurai la juguler. Je refuse que mon passé s'impose lorsque nous sommes ensemble. Je le sais à présent, il faut que je sois votre, sans aucune retenue, si bien sur je ne vous ai pas froissé au point que vous ne vouliez me revoir...

Et pour vous prouver ma bonne volonté... J'ai décidé... *une tache d'encre montre qu'elle a longtemps hésité à écrire les mots suivants* J'ai décidé que je serai à vous, où et quand vous le voudrez, si vous ne pouvez attendre le soir de nos noces. Vous êtes plus important à mes yeux que la sauvegarde d'une pureté qu'il m'aurait été si aisé de vous sacrifier, hier.

Et si votre colère est telle que vous ne vouliez me revoir, un mot de vous suffira.

*Nouvelle tache d'encre... *

Prunille.

Citation :

Prunille,

Les mots que vous m'adressez me touchent terriblement.

Tout d'abord, soyez certaine que je ne ressens aucune animosité envers vous. Jamais je ne le pourrai, j'en suis convaincu. Vous n'avez pas à vous excuser. Au contraire. Vous avez fait ce qu'il fallait.

Ensuite, sachez que je comprends vos angoisses. Aussi, je suis heureux de lire que vous y ferez front.

Il est inutile de vous décrire mon état d'esprit après cet instant. C'est d'ailleurs la raison qui m'a poussé à garder le silence ces quelques jours. Je ne voulais pas vous adresser des mots que j'aurais regrettés aujourd'hui. *Les mots n'ont été prononcés, mais les gestes ?*

Quant à votre dernière proposition, je ne peux en tenir compte, étant certain que vous avez écrit sous le coup de l'émotion.

Vous m'avez emmené si haut que la chute fut brutale, douloureuse, mais nécessaire.

Vous êtes telle que je le désire.

Ne changez rien, on n'améliore pas la perfection,

Mateù

Citation :

*Un nouveau courrier suivait celui de la veille. Mais le ton avait changé...*

Mademoiselle Prunille,

Je prends à nouveau la plume et la tend vers vous.

Je ne suis pas genre d'hommes à entendre les ragots. Pourtant, celui qui suit m'a bouleversé et m'a été rapporté par une personne de confiance. Celle-ci m'a annoncé vous avoir aperçu embrasser un homme, en pleine place publique. Même si je prête, finalement, peu d'attention à ces faits, je ne peux m'empêcher de faire le lien avec l'autre nuit.

Puisse cet événement n'avoir aucun lien avec cette nuit. Je ne le tolèrerais pas.

Vous allez rendre un homme heureux, et tellement d'autres malheureux.

Mateù

Citation :

Mateù,

J'ai bien reçu vos deux missives, et, si vous le permettez, je vais répondre une seule fois pour les deux...
Sans savoir laquelle m'a le plus touchée, en un bon ou un mauvais sens, je commencerai par la seconde, qui me fut apportée ce matin.

Une personne vous aurait donc rapporté m'avoir vu en train d'embrasser un homme. Cela est vrai, je ne puis le démentir, j'ai baisé le front d'Iskander, publiquement. En ce geste, nulle intention de vous nuire, de nous nuire... Simplement une preuve d'amitié et d'affection, envers un homme qui venait d'être durement traité par la Comtesse, qui l'a sciemment accusé d'être un menteur. Pour comprendre sa peine, et la douleur qu'il a pu ressentir, je n'ai su retenir ce geste d'amitié. Sans me douter un seul instant que cela puisse vous causer le moindre trouble... Sinon quoi je me serais mille fois abstenue.
Car malgré la peine que le cause les résultats des enchères comtales, je suis fermement décidée à n'aimer que vous...
De toute mon âme, et s'il vous plait que ce soit ainsi, de tout mon corps. Car ma lettre écrite sous le coup de l'émotion, certes, reste néanmoins toujours valable, et il ne tient qu'à vous de prendre ce que je vous offre, par amour de vous.

Mais si, par malheur, mes paroles ou mes actes vous ont offensé au point de ne plus pouvoir m'aimer, alors soit.

Je vous confesse être perdue, en ce moment... Politiquement, ma récente mise à l'écart, sous le prétexte que je n'ai point encore été maire, m'a je crois plus perturbé que je n'ose l'avouer, d'autant plus que mon inutilité au Conseil et en temps que bâtonnière sont de plus en plus flagrants.
Et personnellement, votre départ pour Grimaud, et votre silence, suite à la déconvenue de l'autre soir ont été, je l'avoue, une source d'inquiétude...

J'espère seulement qu'il n'est pas trop tard, et ne pas avoir tout gâché.
L'avenir m'effraie, mais pas autant que de perdre votre affection.

Mais trêve de pensées décousues.

Prunille.

PS : J'ai oublié d'émettre l'hypothèse que vous auriez pu avoir quelque attirance pour la Baronne d'Orange, je crois que cette pensée est trop douloureuse, même si intimement liée au reste...
Mais si de pareils sentiments existent, je vous prierai de bien vouloir me le faire savoir... Et je vous laisserai en paix.

Citation :

*Mateù décacheta avidement le courrier de Prunille. S'il excellait dans l'art de jouer l'indifférence avec les personnes aimées, il ne pouvait contenir ses émotions une fois en privé.

Le Baron découvrit un texte qui le mit mal à l'aise. C'était comme si la Blonde lui communiquait un certain mal-être. Une impression de vie qui nous échappe, d'actes ou de paroles aux conséquences trop lourdes, ce genre de conneries.

Mais conneries qui touchaient l'Arlésien.*

Prunille,

Laissez-moi débuter ce courrier en vous invitant à clore le débat concernant ce fameux baiser. Puisque vous jouissez de toute ma confiance, je n'aurais même pas dû relever ce ragot. Mais que voulez-vous, je sais tout l'attrait que peut revêtir la jeunesse *Une petite rature apparaissait en filigrane* face à l'expérience.

Quant à vos inquiétudes politiques, je les comprends. Ce que je ne comprends pas, c'est qu'on puisse remettre en cause vos compétences. Mais cet événement vous sera utile. Maintenant, vous savez l'importance de s'investir dans un parti qui a des valeurs et le respect de chacun, plutôt que d'échouer dans un bassin d'opportunisme égoïste.

J'imagine l'angoisse qu'a pu provoquer mon isolement à Grimaud. Mais celui-ci était indispensable, croyez-moi. L'amour que je vous porte est sans faille, mais l'homme que je suis craint pour sa parole et son engagement.

Je suis heureux que vous évoquiez la Baronne d'Orange. *Un espacement étonnamment large indiquait qu'une pause avait été faite à cet endroit* Vous m'évitez, ainsi, de lancer le sujet. *Nouvelle hésitation d'un scripteur perturbé* Vous souhaitez connaitre la nature de mes sentiments pour elle. Voici donc. Elle est une Baronne des plus respectables, d'une piété insoupçonnée et, surtout, elle est l'épouse aimante et aimée de Savié, mon ami. Voilà pourquoi nous avons joué le jeu des enchères.

Je conclus cette lettre avec une plume de plomb. Car je dois vous annoncer que nous ne nous reverrons plus avant le jour de notre mariage.

Mon amour est vôtre et il est exclusif.

Mateù

Citation :

* L'antépénultième ligne du courrier de Mateù l'avait laissée pantoise.
Sur cette lettre, l'écriture est moins soignée qu'à son habitude. Les traits sont secs, signe de l'état de nervosité dans lequel elle se trouvait, au point qu'elle en oubliait le vouvoiement. *

Mateù,

Je ne comprends pas. Enfin si, mais... Je n'arrive à l'admettre.
Et si tu peux te passer de me voir jusqu'au jour de nos noces... Pour moi, c'est plus que je ne pourrais le supporter.
J'ai besoin de toi, tu ne peux m'abandonner !
Être séparée une nouvelle fois de toi serait trop pour la faiblesse de mon pauvre c�ur d'amoureuse.

Reviens-moi.

Reviens-moi et je jure que plus jamais je ne parlerai de précipiter les choses, ni ne te pousserai au vice.
Nous ne nous toucherons plus, même, mais... J'ai besoin de ta présence, de ton regard...

Et je me rends compte qu'encore une fois, ma prose est de médiocre qualité...
Je m'en fiche, reviens, reste.

Ta Prunille qui t'aime trop.

PS : J'ai annoncé à GaYté que je partais après les élections. Mais ça aussi on s'en fiche.

Citation :

*L'émotion avait fait franchir la barre du vouvoiement. Un signe de plus qu'ils ne savaient pas se tenir quand ils étaient ensembles ?*

Prunille,

J'ai lutté pour ne pas *rature* vous répondre. Mais cette nuit fut aussi pénible que blanche, donc je m'applique à le faire.

Je me suis engagé à prendre mes distances pour les raisons que vous savez. En aucun cas il ne s'agit de vous abandonner ! Au contraire, même, chaque seconde passée éloignés me conforte dans le choix de vous prendre pour épouse.

Rien ne pourra rompre cette décision.

Néanmoins, je crois comprendre que votre départ de Gayté vous trouble. Vous croyiez y être aimée, et ces gens vous tournent le dos. J'imagine votre désillusion, aussi, je la considère comme un cas de force majeure ! Si vous souhaitez m'en parler, Grimaud vous accueille à n'importe quel instant du jour et de la nuit.

Le plus affectueusement du monde,

Mateù

On notera que cette dernière lettre a été brûlée dans la cheminée de la taverne municipale de Brignoles, après des retrouvailles au goût de poulet.